mardi 2 février 2010

Progrès etc.

J'étais, ce soir, tranquillement installé dans mon fauteuil, en train de lire l'excellent numéro de décembre du Magazine Littéraire consacré à Georges Orwell lorsque je suis tombé sur ces quelques mots de Pietro Citati, écrivain italien dont j'ignore tout. Un autre jour, ces mots auraient pu me déplaire ou tout simplement ne pas attirer mon attention, mais je ne sais pourquoi, aujourd'hui, ils m'ont parlé. Les voici :
"Le progrès est la plus stupide des religions. La seule chose qui compte ce sont les origines, et garder la foi en toutes les origines : ce qui est le contraire du progrès. Quelle stupidité que de vouloir trouver du plaisir dans le fait de toujours aller en avant. Ce qui me plaît à moi, aujourd'hui, c'est de m'arrêter, de reculer, de faire un pas de côté; et parfois en avant ou en hauteur."

4 commentaires:

ludo a dit…

ça me plait beacoup à moi aussi.
tu devrais l'envoyer à solymoscas, il devrait adorer.

un abrazo.

ludo

Raphël a dit…

En l'occurrence, c'est effectivement plaisant à entendre. Quant à faire son principe et sa conduite d'un opportunisme teinté d'intégrisme... Car ce qui est décrit ressemble fort à la définition de l'intégrisme, non ? La corrida, puisque c'est elle qui nous intéresse, a constamment évolué, depuis la cristallisation de ses fondements par Montes. L'évolution raisonnable parallèle à la préservation des valeurs et de l'éthique, c'est justement l'équilibre indispensable entre l'intégrisme et la déviation (pas seulement commerciale) qui conduisent tous les deux à la fracture, puis la rupture. Qui plus que la pure aficion peut contribuer à préserver cet équilibre ?

Ludovic Pautier a dit…

la citation se serait arrêtée à la deuxième phrase, elle m'aurait donné des boutons. ce qui m'enchante c'est la revendication des traverses, du décalé, du rétropédalage, du biais ou de l'accélération.bref, la mise à mal et à mort de la linéarité exponentielle et droite à tout crin.on ne veut faire disparaitre le progrés: il n'est jamais apparu.


ludo

velonero a dit…

Effectivement, à refuser le progrès, il peut y avoir un risque d'intégrisme ou plutôt de fossilisation. P. Cittati l'a bien senti puisqu'il parle, et c'est essentiel comme le souligne Ludo, de faire un pas de côté,en avant ou en hauteur. Beau détournement du mot, car si étymologiquement progrès signifie mouvement en avant on ne sait que trop aujourd'hui que les lendemains ne chantent pas toujours et qu'aller de l'avant est aussi le meilleur moyen de tomber dans le gouffre.