En hommage à l'acteur aficionado, ce poème de Patrick Espagnet :
CAPES
Lourdes et amples
déployant des ailes
de flamant
fugaces flottements
plombées d'amidon
ailes sans légèreté
dessins de ballerines couillues
remparts de roseraie
illusions de tango
et d'envol
cheminées tendres de fumées
dompteuses de baves
excitées
les capes entretiennent le rêve
d'une fête sans mort
d'un ballet
sans épée
Elles dansent des pas marchés
des rondeaux de gaité
des valses de petits marquis
tutoyés par l'effroi
Elles décrivent l'innocence
et sa brièveté
l'art et la manière d'oublier
le mal de la cruauté
le venin de la mort
le baiser des braves
quand le phallus
noir
s'approche pour crever
la corolle de rosés déployée
cette pâtisserie
sucrée
ce bonbon de violence
à peine sucé
par le mufle des noirs
déjà harassés
Les capes trahissent la confiance
des bouches mendiantes
Elles sont si loin
et si près
Un orage rosé
à peine passé
un papillon dans le pré
une fleur à déchiqueter
un danseur à danser
un compagnon
de jeu
Alors les hommes aux fesses
d'opéra
ont des entrechats et des souplesses
de bandits
pour apprivoiser la rage
neuve
celle qui sort au grand jour
dans des éventails d'illusions
des envols de fuite
vers le ciel nu
des tabliers de femmes
à la maison
des soubresauts ailés
la corolle de rosés déployée
cette pâtisserie
sucrée
ce bonbon de violence
à peine sucé
par le mufle des noirs
déjà harassés
Les capes trahissent la confiance
des bouches mendiantes
Elles sont si loin
et si près
Un orage rosé
à peine passé
un papillon dans le pré
une fleur à déchiqueter
un danseur à danser
un compagnon
de jeu
Alors les hommes aux fesses
d'opéra
ont des entrechats et des souplesses
de bandits
pour apprivoiser la rage
neuve
celle qui sort au grand jour
dans des éventails d'illusions
des envols de fuite
vers le ciel nu
des tabliers de femmes
à la maison
des soubresauts ailés
pour les capes des maîtres
aux sandales plongées
dans le vent des bombes
noires
Les noirs ont alors des bravoures
hallucinées
d'espoir de s'en sortir
malgré le bois des barrières
et le ciment
de la fête
et l'épaisseur des chevaux
qui ne vont pas tarder
à arriver
Patrick ESPAGNET
Les Noirs
Editions Loubatières 2002
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