La corrida de Fidel San Roman
Autant le dire tout net, je me suis régalé avec ce lot de mansos con casta tel qu'on n'en voit plus depuis belle lurette. Un vrai lot pour Vic, avec des têtes de méchants, de la force, de la mobilité, et beaucoup de difficultés de lidia.
Bien sûr, la corrida n'a pas été brillante, elle a parfois même été pénible mais la responsabilité en incombe essentiellement aux matadors.
Sur la passerelle des corrals vicois, à ma droite le lot de La Quinta d'une finesse admirable, avec des armures parfaites, le regard vif, intelligent. Des top model, des toros de pasarela. A ma gauche le lot de Fidel San Roman, des vieux catcheurs sur le retour, des têtes d'abrutis, des airs de faux durs dont on se dit qu'ils vont se dégonfler à la première provocation. Erreur! Il y avait du vrai muscle, du souffle, des carcasses solides, de la volonté d'en découdre même de manière peu orthodoxe.
Un point commun aux six bichos, le refus absolu de s'approcher du burladero où les peones sont sensés les maintenir pendant que les picadors entrent en piste. Et, conséquence logique, la charge systématique sur les dits picadors qui viennent juste de pénétrer dans l'arène. Ceci aggravé par l'absurdité qui consiste à faire sortir deux picadors, a fortiori dans un si petit ruedo.
Donc, sur le sable vicois, beaucoup d'agitation, de courses folles, de l'anarchie presque. Dans le public, les sarkozystes s'en donnent à cœur joie en réclamant à cor et à cri l'intervention des alguazils.
Et les matadors dans tout ça.
Diego URDIALES torée peu mais rien dans son attitude ce jour n'a laissé penser qu'il souhaitait toréer davantage. Il eut en partage les deux plus nobles, et si l'on oublie un vilain geste du premier on pourrait même les qualifier de pastueños. Il prouva à l'un qu'il savait toréer avec une grande pureté mais tua mal. A l'autre, il laissa s'installer, durant la faena, une atmosphère propice à la sieste; beaucoup, parmi les spectateurs, lui en surent gré.
Le deuxième n'avait pas une passe. Julien LESCARRET sut le montrer au public avant de le fixer par le bas et de l'occire rapidement. Du bon travail de pro. En revanche, face au cinquième, très mobile, difficile à maîtriser (sans doute pas assez piqué car il fuyait au contact du fer) il subit un échec cuisant.
En deux ans on a pu constater les progrès de Mehdi SAVALLI puisque, devant le même type de toro, il avait pris trois avis en 2007 alors qu'il est sorti aujourd'hui sous l'ovation. Mais la marge de progression reste immense. Il fut complètement débordé par la caste et la mobilité de l'excellent Zapito. Le tercio de banderilles fut un désastre; la faena, malgré la noblesse de son opposant, en fut un autre. Heureusement, Mehdi fut capable, au sixième, de réaccorder son Violon et de mettre le feu aux arènes au cours des deux premiers tercios, excellemment menés. Hélas, sa réticence à se croiser empêcha la faena de prendre son envol et, ce qui aurait pu devenir un authentique triomphe se borna à une simple ovation.
Je n'ai pas assisté à la corrida du lundi.
Ma feria de Vic est une réussite : chaque jour des toros con trapío, puissants, prenant des piques, toréables. J'ai l'impression d'avoir vécu dans un rêve. Je sais que la réalité ne va pas tarder à me rattraper. En attendant, Merci Vic.
1 commentaire:
Corrida à montrer à toutes les bonnes écoles Taurines de France et de Navarre....
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