lundi 1 juin 2009

Ma feria de Vic 2009 (1)


Samedi : la bravoure des petits gris

Samedi matin, la feria débute en fanfare avec un grand lot de novillos de Flor de Jara. Visiblement, les ex Bucaré se sont bien adaptés aux rigueurs de l'hiver castillan. Ils sont beaux, braves et solides. Le quatrième représente la quintessence de l'excellence santacolomeña : au physique une estampe, au moral bravoure, noblesse, charge inépuisable. Le sixième, très bon lui aussi, sera honoré d'une vuelta ainsi que le mayoral à l'issue de la course.
En achetant l'élevage, Carlos Aragon Cancela, modeste matador enrichi dans les affaires, s'est payé un bien beau jouet. Souhaitons-nous qu'il en fasse un bon usage.


Très bonne corrida d' Escolar Gil l'après-midi, brave sous quinze piques, avec la caste et la variété de comportement propres aux Saltillo.
Intraitable le premier, un véritable poison. Très abordables les troisième et sixième, ayant conservé leur charge malgré la volonté de David Mora de les faire assassiner à la pique. Enfin, Callejero, le quatrième d'une grande noblesse, à la charge profonde, longue et répétitive particulièrement sur la corne gauche.
Rafaelillo fut le grand homme du jour. Rompu à tous les combats, dansant plus souvent qu'à son tour avec la mas fea, le Murciano sut être à la hauteur du cadeau qui lui tombait du ciel. Ce fut émouvant de le sentir heureux de pouvoir toréer le toro que tout torero rêve de toréer. Il avait d'ailleurs compris, dès la réception à la cape, qu'il avait enfin trouvé la perle rare. Il donna, sur les deux mains, dans le toreo fondamental, des séries d'une amplitude, d'un temple, d'un lié que, très franchement, je le pensais incapable d'atteindre. (Mais il faut se souvenir que Rafaelillo a été - dans une autre vie qui a resurgi aujourd'hui pour lui - novillero précoce et puntero.) Je n'ai pas compris pourquoi le maestro ne s'était retrouvé qu'avec une seule oreille en main quand on voit dans de si nombreuses arènes fleurir tant de triomphes galvaudés, d'autant que la présidence crut bon de sortir le mouchoir bleu que personne ne demandait.

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