Corrida concours à Madrid ! Des élevages prestigieux, un public (un tiers de plaza) compétent prêt à s'enflammer au spectacle de la bravoure, un temps idéal. Le résultat sera bien sûr mitigé : beaucoup de déceptions pour quelques bons moments.
Pour Partido de Resina, élevage en équilibre instable, l'occasion était bonne de montrer la possibilité d'un renouveau. La présentation est supérieure (ovation). Les 510 kg de Cabañito sont une preuve de plus que le trapío n'a rien à voir avec le poids. Ni avec la caste hélas ! Car il est faible et soso, et sa fadeur recouvre ses éventuelles qualités d'une chape de plomb.
Le Samuel Flores est fidèle à l'image que l'on a des toros de l'élevage : de grandes cornes maladroitement posées sur un corps mal dessiné. Il n'a pas le moindre atome de caste. Voilà encore, pour un élevage en difficulté, une belle occasion de se montrer sous un bon jour perdue.
L'exemplaire de Victoriano del Rio sera, dans l'ordre, très mal piqué, bien toréé, mal tué. Il sera applaudi à l'arrastre car, à défaut de vraie bravoure, il possédait cette mobilité et cette vivacité qui rendent une sortie intéressante.
L'ensabanado de Peñajara est une gravure de mode qui reçoit à sa sortie une ovation nourrie. Il est tardo face au cheval mais permet un excellent tercio de pique à Antonio Peralta (prix du meilleur picador) puis un grand tercio de banderilles à Marcos Prieto et Diego Valladar. Il tire ensuite le rideau et n'a pas une passe à la muleta.
Le pensionnaire de José Escolar est laid, semblant un toro que l'on avait caché au fond des pâturages de Lanzahita. Il est de surcroît victime d'un mauvais sorteo. Malgré son fond de noblesse, il est mal mis en valeur par une cuadrilla et un matador catastrophiques.
Enfin vint Sombrero (vainqueur du concours), classique colorado de la maison Pedraza. Il met les reins de manière impressionnante à la première pique, pousse encore à la seconde et tout le monde se réjouit à l'avance au spectacle de la troisième. C'est sans compter sur l'incroyable maladresse de Gomez del Pilar qui a demandé le changement de tiers et sur l'incroyable incompétence du président qui l'accorde alors que nous sommes dans une corrida concours et que sort enfin un toro brave. Et si je parle de maladresse en ce qui concerne le torero c'est parce qu'il était évident que sa demande allait lui mettre le public à dos (et ce bien au-delà du tendido 7). Ce qui arriva et le déstabilisa pour la suite du combat.
Serafin Marin eut un comportement adapté à celui attendu d'un torero qui participe à une corrida concours et quelques gestes de classe qui montrent qu'il vieillit bien.
Ruben Pinar, très médiocre en tout.
Quant à Gomez del Pilar, il ne peut que s'en prendre à lui-même d' avoir suscité l'hostilité du public envers lui alors qu'il a paradoxalement été celui qui a le mieux toréé.
Un novillero. Ancien pueblo situé entre Alcala de Henares et Guadalajara, Azuqueca de Henares a vu sa population croître exponentiellement ces dernières années pour atteindre aujourd'hui 36 000 habitants. La ville ne s'est pas dotée d'une plaza de toros mais elle donne chaque fin septembre un cycle de novilladas dans une plaza portatil. De nombreuses peñas animent la fête et chaque matin ont lieu encierros et lâchers de novillos dans la plaza.
Lors de la novillada piquée du 22 septembre un novillero dont on a encore peu entendu parler a attiré mon attention par la qualité de son toreo et de ses estocades. Cid de Maria a débuté cette année dans le circuit des novilladas piquées et a toréé avec succès quelques novilladas dans sa province natale de Guadalajara. Pour ce que j'en ai vu et jugé ce jour, le sitio qu'il occupe, sa recherche de pureté et de profondeur font de lui un novillero à suivre et auquel on ne peut que souhaiter un avenir peuplé de toros.
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