Vic-Fezensac, dimanche 3 juin 2001. Richard Milian fait ce jour sa despedida des arènes gersoises face à une terrorifique corrida du Marquis d'Albaserrada. Le sort lui a réservé un sobrero de Montalvo plus avenant auquel il donne une bonne faena. À la mort, il entre droit, loge une entière mais le toro l'a pris et le matador, blessé, est évacué à l'infirmerie pendant que l'animal s'écroule. La pétition d'oreille est largement majoritaire. Le président, rigide et sans respect pour la vox populi, se refuse à l'accorder. Il va s'en suivre la plus longue et féroce bronca qu'il m'ait été donné d'entendre dans une arène. La situation est explosive et parait sans issue quand un homme vêtu d'argent s'avance dans le ruedo et part d'un pas décidé vers le desolladero. Quelques instants après, il en revient avec l'oreille du toro. Cet homme c'est Amor Antuñez "El Andaluz", peon de confiance de Richard Milian depuis vingt ans. Lorsqu'il exhibe le trophée, la bronca se transforme en ovation et la vuelta s'accomplit sous les acclamations vengeresses du public.
Belle manière de sauver un président défaillant en lui désobéissant ...
On aura une pensée émue pour Amor Antuñez, précurseur du mouvement des toreros français, banderillero, matador de toros et couturier taurin, décédé à Nîmes le 10 avril dernier.
6 commentaires:
Belle histoire.
Un peu de transgression ne nuis pas.
Un peu ...beaucoup. tout ce qui fait avancer les choses ou bouger les lignes est le bienvenu.
Quel que soit le Degré.
Et souvent ceux qui osent restent pour toujours.
Demandez à belmonte,à céline ou à hendrix.
J'ai assisté à ma première corrida en août 1963 aux anciennes arènes de San Sebastian. Depuis cette date, mes pieds ont foulé un nombre indéfinissable de tendidos. Jamais dans ma vie d'aficionado a los toros, je n'avais assisté à une bronca aussi monumentale.
Celle qui interviendra le 29 avril prochain au Stade de France, à l'occasion de la finale de la coupe de France de football pour la présentation des équipes à un personnage qui vient de coller deux années fermes à la population active arrivera t'elle à la supplanter ? Pas certain, tellement celle de Vic résonne encore dans nos oreilles.
Beaux souvenirs messieurs, qui donnent presque le frisson. En 1963 je n'étais pas encore né, mais j'en ai foulé, du sable et de la terre, des Landes et d'ailleurs.
Beñat
Le mystérieux benatse dévoile petit à petit.par touches quasi impressionnistes!!
Nous apprenons par ce dernier message qu'il serait né à minima en 1964.
Ce qui en ferait mon conscrit.
J'ignorais que je recelais une part de mystère...c'est raté pour 1964
Beñat
à céret les brumes se dissiperont .ou pas.
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