Après deux ans d'absence, retrouver l'Espagne est un vrai plaisir. Les odeurs sont parfois âcres. Les paysages de septembre, après trois mois d'été torride, sont désolés. Mais au fur et à mesure que l'après-midi s'avance, une agitation gagne le tour de la plaza de toros, la rumeur enfle, elle devient brouhaha. On peut fermer les yeux : on sait que l'on est en Espagne. Bientôt, sur le sable de l'arène, un homme vêtu de lumière affrontera le noir toro d'Espagne. Tout peut recommencer.
Un changement pourtant : la majorité des personnes que l'on croise porte un masque sur le visage. Inutile en revanche d'exhiber à tout moment un laissez-passer sanitaire, le concept, ici, n'a pas cours. A chacun ses us et coutumes.
Notre périple devait commencer à El Casar dans la province de Guadalajara pour une corrida de Victorino Martin. A notre arrivée, la taquilla affiche victorieusement ''Entradas agotadas". Un panneau qui réjouit l'aficionado ... sauf lorsqu'il en est la victime. Il faut sans tarder mettre en place le plan B et filer dare-dare à Albacete qui se trouve à trois heures d'autoroute. On y donne la première corrida de la feria.
Nous arrivons à temps pour honorer d'une minute de silence le maestro Pedres, l'un des meilleurs toreros albaceteño, décédé la veille. Le lot de Fuente Ymbro est magnifique (tous ont cinq ans bien sonnés) mais manso décasté. Finito de Cordoba entend une belle bronca à son premier. Daniel Luque torée avec professionnalisme et Juan Leal, dans son style, montre de l'assurance dans deux faenas adaptées au comportement querencioso de ses toros.
Albacete est une ville étrange. Comme mise à l'écart, oubliée. Lorsqu'une manne céleste a fait pleuvoir charmes et richesses sur l'Espagne bien peu de choses sont tombées sur elle.
2 commentaires:
Ce billet espagnol aura t'il quelques petits frères ? Souhaitons le !
Albacete. Que de beaux souvenirs.....Années 80/90. Veinard, qui peut encore parcourir ce pays frère cher à mon, - à notre !- cœur....
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