Samedi 14 septembre 2019 Sangüesa (Navarra)
très beau temps
media entrada
6 toros de José Luis Osborne (6 piques, mobiles) pour Javier Herrero (une oreille, silence), Imanol Sanchez (une oreille, une oreille) et Miguel Angel Pacheco (une oreille, une oreille).
La petite ville navarraise de Sangüesa est avant tout célèbre pour le magnifique portail sculpté de l'église Santa Maria la Real, joyau de l'art roman. En septembre, les corridas de la feria ont des cartels modestes mais la présentation du bétail est soignée. Plusieurs Osborne lidiés ce jour avaient un trapío digne de l'image du toro de combat que l'on aperçoit encore de temps en temps lorsqu'on parcourt les routes d'Espagne. Pour ce qui est de la caste, en revanche, ce n'est pas aujourd'hui que l'on pourra annoncer le retour au premier plan des toros de la célèbre devise andalouse. Leur manque de force limita le tercio de pique à son minimum mais un fond de bravoure leur permit de garder une mobilité suffisante pour donner une course sans ennui. Il faut dire que, de leur côté, les trois modestes du jour, en particulier Javier Herrero et Imanol Sanchez, n'ont pas ménagé leur peine pour plaire au public et triompher. C'était émouvant de les voir partir à l'assaut avec le même cœur, la même détermination que s'ils avaient toréé à Las Ventas.
Javier Herrero pratique un toreo sincère et engagé. Il fait partie de ces matadors qui, bien que cantonnés depuis toujours aux arènes de troisième catégorie, semblent encore y croire dur comme fer.
Imanol Sanchez torée très peu lui aussi. Il ne joue pas la carte de la finesse mais il a de l'abattage, pose les banderilles avec succès et donne le meilleur de lui-même.
Miguel Angel Pacheco, révélation de la dernière feria vicoise, est, des trois, celui qui a le plus de possibilités. En témoignent les bonnes naturelles qu'il donna à son premier. Son estocade basse au 3 et son positionnement marginal au 6 aurait cependant dû l'empêcher de couper chaque fois l'oreille de ses adversaires.
10 commentaires:
Joli portrait de ces beautiful losers si éloignés de la lumiere et si touchants dans leur abnégation.
Tu en as bien parlé.
Merci pierre.trop court.dommage.
"Beautiful loser" est une de mes chansons préférés de Bob Seger. Apprécies tu la musique cet immense rocker, cher Christian, pour le citer ici ?
Pour revenir aux toros, ce genre de séjour est particulièrement enrichissant. Pierre a bien de la chance.
frederic ,
je tiens "no man's land" pour une des plus belles chansons jamais écrite.
mais je ne suis pas non plus un fan acharné.
dans le genre je lui préfère steve earle.
cette digression,que pierre nous pardonnera sans aucun doute,étant faite je voudrais lancer ici une piste de débat.
qu'avez vous pensé des taux de fréquentation des arenes ou vous etes allé cette année?
une info que je tiens d'un cousin de mon épouse travaillant à la mairie de bilbao: la municipalité envisagerait de réduire la semana grande a 3 jours!
Ah Steve Earle, grand songwriter, que j'ai déjà eu l'occasion de voir sur scène et dont je parle régulièrement sur mon blog spécialisé dans la musique rock, folk, blues et country de la période 60/70. Pierre me pardonnera d'en faire indirectement la publicité, si tu n'as jamais eu l'occasion de le consulter.
http://sanfermin.canalblog.com/
Comme tu peux le voir dans le nom de celui-ci, les toros ne sont jamais bien éloignés.
Mais fermons cet intermède musical. Pour répondre à ta question, mon principal et préoccupant constat est de ne plus pratiquement voir de "No hay billetes" sur le sol Français et même Espagnol et ce que ce soit sur les courses toreristas, mais encore plus préoccupant, pour l'aficionado a los toros que je suis, sur les courses toristas. J'aurai tendance à dire que les actions intentées par les antis et malheureusement bien relayés par les médias portent hélàs lentement, mais surement leurs fruits.
Mais ceci n'est pas la seule préoccupation. Le public des tendidos est en majeure partie plutôt de la tranche 50 ans et au- delà. Nous constatons donc qu'il y a de moins en moins de jeunes sur les gradins. Il faut dire que l'augmentation du prix des places y est pour beaucoup. Connais tu beaucoup de jeunes de 20ans qui ont les moyens de s'offrir un abono, en tendido sol par exemple, à la Madeleine? Cela revient à environ 160/200€. Guère évident lorsque l'on a 20 ans de pouvoir s'offrir ce genre de choses. Après peut être que par les clubs taurins, mais là Pierre est mieux placé que moi pour donner un avis, les jeunes viennent ou viendraient plus facilement. En tout cas, ils ont selon moi un rôle essentiel à jouer pour faire perdurer la fiesta brava qui va continuer à être de plus en plus attaquée dans les prochaines années.
Vaste débat !
Quant à Bilbao, tu me fais découvrir cette info. Bien que les spectacles taurins soient déficitaires, il serait quand même étonnant de les réduire à 3. Affaire à suivre.
Le lien du blog musical de Frédéric se trouve dans la bande droite de L'œil contraire.
Pour ce qui est de la fréquentation des arènes cela m'a paru très disparate mais en général ni meilleur ni pire que l'an dernier. Le drame c'est le peu de public qui, en Espagne, se déplace pour les corridas toristes. Au point que beaucoup de ferias n'en mettent plus à leur affiche. En revanche, je trouve qu'en Espagne on voit pas mal de jeunes aux arènes. Pour ce qui est de Bilbao la fréquentation baisse régulièrement depuis quelques années et a encore baissé cette année. On peut lire des choses très intéressantes sur le sujet sur le site Taurologia. Pour l'an prochain la municipalité n'a pas la maîtrise de la feria taurine puisqu'elle vient de confier la gestion des arènes à Chopera-Baillères pour vingt ans!
N'est ce pas,cher pierre,la municipalité basque qui mettrait copieusement la main à la poche pour éponger le déficit de la semana grande ? Il me parait inconcevable que l'empresa chopera puisse dégager un quelconque bénéfice voire un hypothetique auto financement d'une billetterie aussi désastreuse que celle de cette année...et j'oublie celle de l'an passé.
J'ai mené un peu l'enquete cette année en espagne et ce qui en sort ce que pour les jeunes espagnols ,et ce dans une désespérante majorité,la corrida est un truc has been,vaguement teintée de franquisme bien puant et indiscutablement frappée du sceaux de la barbarie.
J'ai tenté bravement de tenir ma position et d'argumenter sur ce formidable théatre de vie que me semble etre la fiesta brava.rien n'y fit,la messe me semble dite.
Frederic je fonce visiter ton blog.
Et la corrida ne me passera pas !!!
D'après ce que j'ai compris la municipalité se chargeait des dépenses liées à l'entretien des arènes mais les corridas, bon an mal an, ne perdaient pas d'argent. Il faut savoir qu'une demi entrée à Bilbao c'est quand même 7000 personnes et qu'il y a l'argent de la télé.
Je pense d'autre part que l'aficion a los toros a toujours été très minoritaire en Espagne hier comme aujourd'hui, chez les jeunes comme chez les vieux.
l'aficion à los toros espagnole me parait être quelque chose de plus "génétique" qu'autre chose. un truc qu'ils ont en eux de par leur culture et dont majoritairement ils se foutent.
c'est dommage , il n'y aurait pas beaucoup à faire pour rallumer un grand feu.
mon opinion s'est forgée cette temporada d'une manière que j’espère non définitive mais qui hélas n'en prend pas le chemin: pour moi la fiesta brava est condamnée au mieux dans 10 ans !
les antis taurins et le lisse sont en train de la tuer. et roca rey n'y pourra rien.
je n'ai pas de regret , j'aime les situations de naufrage et je resterais sur le pont jusqu'au bout!
un naufrage de plus parmi d'autres en fait.
Ça fait au moins 10 ans que j'entends dire ça, j'espère qu'on le dira encore dans quelques décennies ! Question naufrage je crois que le vrai naufrage a eu lieu au XXè siècle. Aujourd'hui nous écoutons, béats,l'orchestre de la société de consommation et du capitalisme pour (presque) tous.
Je voudrais te croire pour la corrida pierre tu peux en etre sur.
Pour le reste je ne peux que valider gravement.no passaran !!!! ...ah bon c'est déja fait ??
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