mardi 24 juillet 2018

Ma Madeleine 2018 (1)


Mardi : concours landais

   Si l'an dernier, à la suite d'un orage, une suspension abusive avait déçu le public coursayre, cette année le concours landais fut passionnant de bout en bout.
   Plusieurs vaches au galop encasté, des écarteurs décidés et un final à rebondissement, tous les ingrédients d'un concours réussi étaient réunis en cette soirée de préféria qui avait attiré une demi-chambrée au Plumaçon.
   L'élégant Louis Navarro, en tête depuis le début, semblait devoir faire un beau vainqueur grâce à sa régularité quand Loïc Lapoudge passa à l'attaque  et sur deux intérieurs se retrouva en première position. Ce qui eut la vertu d'obliger Navarro à sortir le grand jeu face à la nouvelle corne d'or et grâce à un intérieur magnifique à gagner définitivement la partie. Un beau duel entre les deux amis de la formation Deyris. On apprécia pour l'occasion le galop magnifique de Soltera qui effectuait sur le sable montois sa première sortie après avoir été sacrée corne d'or à Nogaro quelques jours auparavant. Une perle pour la Dal.
   Les résultats :                 
     1- Louis Navarro  109 p.
     2- Loïc Lapoudge   107 p.
     3- Thomas Marty  98 p.
     4- Alexandre Duthen  89 p.
   Chez les sauteurs :
     1- Fabien Napias  58 p.
     2- Louis Ansolabéhère  56 p.


Mercredi : visite des toros

   Admirer sa majesté le toro de combat fait partie des plaisirs de tout aficionado. Ce peut être, pour les privilégiés, au campo (encore que l'usage aujourd'hui si répandu des fundas a regrettablement tué ce plaisir-là), ou bien dans les corrals, enfin à sa sortie en piste ou il se révèle dans toute sa splendeur.
   Ce mercredi matin, trois lots étaient visibles dans les corrals de la plaza montoise.
   Les huit Domingo Hernandez et Garcigrande me paraissent bien faits, les cornes sont développées mais toutes ont tendance à revenir vers l'intérieur (abrochados). Un autre bémol : les pointes ne sont certes pas abimées mais aucune n'est réellement astifina, surtout si on les compare à celles des voisins de La Quinta.
   Le lot de La Quinta est magnifique. Toutes les variétés de pelage de l'encaste Santa Coloma sont présentes : noir, cárdeno, l'un d'entre eux est si clair qu'il parait ensabanado, il y a même un lucero. Certains sont petits mais tous sont d'une grande finesse de type. Les cornes sont bien dirigées, souvent astifinas.
   Je ne parviens à voir que trois Dolores Aguirre. Deux noirs, massifs et bien armés, un colorado qui me parait énorme.
   Voilà une bonne journée taurine; par choix je ne verrai pas combattre les Domingo Hernandez cet après-midi, mais les La Quinta et Dolores Agirre me laissent plein d'espoir pour les jours prochains.






Jeudi : corrida de Jandilla

   Le cartel de la corrida de jeudi ne manquait pas d'intérêt. Il y avait la présence d'Alejandro Talavante que l'on voit peu dans la région, celle de Roca Rey, garantie tout risque pour spectateurs et organisateurs, enfin la despedida de Juan José Padilla dans l'arène du Sud-Ouest qui l'a vu le plus souvent triompher. Je me souviens des quatre oreilles coupées aux victorinos en 2002. Le dynamisme du cyclone de Jerez dans les trois tiers avait, ce jour-là, mis les arènes en folie. Seize ans après cette journée glorieuse, bandeau sur l'œil perdu, foulard pour masquer les cinquante points d'Arevalo sur le cuir chevelu, le Pirate est toujours là, visage grave et fatigué, diminué pour avoir trop donné de sa chair aux toros. Les adieux furent émouvants et réussis et l'on ne peut que croiser les doigts pour qu'il en soit ainsi jusqu'à la fin de la temporada.
   Côté toros, l'intérêt de la tarde venait du retour des Jandilla au Moun. On sait que l'élevage a connu des succès réguliers l'an dernier et tout dernièrement à Pampelune. C'est parmi les ganaderias commerciales prisées des figures celle qui est susceptible de satisfaire toutes les tendances de l'aficion. Le premier toro, sérieux, bien fait, de charge encastée après deux bonnes piques, autorisa tous les espoirs. Hélas la suite ne fut qu'un défilé de toros sans trapío, médiocres, faibles du train arrière, au milieu desquels trôna le quatrième, un grand bœuf de cinq ans de charge nulle. Seul le sixième, entre les bonnes mains de Roca Rey (oreille) donna du jeu pour le torero.
   Dans ces circonstances, Alejandro Talavante, qui semblait pourtant décidé, ne put s'exprimer.

Aucun commentaire: