mercredi 4 avril 2018

Feria d'Arles 2018 : la novillada

   Dans une programmation de feria très conformiste la novillada du dimanche matin, au cartel original, avait attiré bon nombre d'aficionados et rempli un bon tiers du vaste amphithéâtre arlésien, autant que la corrida du lundi. Au final, malgré l'excellence du cinquième novillo, un certaine déception dominait en raison de la médiocrité, en  présentation et en comportement, de trop de novillos. Mais, examinons leur combat plus en détail.
   Le novillo de CONCHA Y SIERRA (origine Vazquez), un joli jabonero claro, sort très affaibli d'une première pique prise en poussant. La seconde rencontre n'est qu'un picotazo. Sa faiblesse n'autorise que deux paires de banderilles. Peu à peu le novillo récupère et, bien toréé, fait preuve d'une grande noblesse au troisième tiers, laissant une oreille, la seule de la matinée, dans les mains d'Adrien Salenc.
   Le pupille de LOS GALOS (Domecq), colorado, après une première pique pompée, sort seul de la seconde. Il tentera, durant le tercio de banderilles, de sauter les planches. C'est un manso mobile et solide.
   Le troisième novillo provient de l'élevage LE LAGET (origine Pinto Barreiro et Domecq) appartenant à l'empresa. C'est un laid castaño, bociblanco et gacho. Sa faiblesse ne permet que deux picotazos après lesquels il est soso et tardo.
   Après deux piques prises sans brio, le chétif pensionnaire de PAGES-MAILHAN (Arranz, Domecq) se montre vif et nerveux et donne de l'intérêt à la faena d'Adrien Salenc.
   Mudo de CALLET (Domecq), sorti en cinquième position, sera le novillo de la matinée. Il a repéré le cheval dès que celui-ci a mis le pied dans le ruedo et fusera vers lui à la première occasion pour une longue pique placée dans l'épaule et poussée en brave puis rechargée. Peu éprouvé par ce mauvais traitement il accourt sans hésiter pour la deuxième rencontre. Mais le président fait sonner le changement, nous ne verrons pas de troisième pique. Pourtant la bravoure et le poder du novillo la rendaient nécessaire. Sa charge, pleine de codicia, confirme sa bravoure aux tiers suivants et met le novillero en difficulté. Vuelta à l'arrastre pour Mudo avec le regret qu'il n'ait pu s'exprimer pleinement.
   La médiocrité revient en piste avec le très décevant BLOHORN (Domecq) qui, après deux piques sans s'employer, s'éteint irrémédiablement.
   Après une saison 2017 écourtée en raison d'une mauvaise blessure à l'épaule, Adrien SALENC est revenu avec la même entrega et une technique semble-t-il affinée qui lui a permis de tirer le meilleur parti d'adversaires différents, l'un noble et faible, l'autre vif et compliqué.
   EL ADOUREÑO, que l'on attendait plus mûr en raison de ses états de service espagnols la temporada passée, a déçu. Sans doute va-t-il falloir qu'il adapte son toreo aux exigences du public français s'il veut continuer à rencontrer le succès.
   Très mal servi, EL RAFI n'a pu se montrer à l'occasion de ce qui constituait sa première novillada piquée. On retiendra malgré tout quelques naturelles sincères à son premier novillo et quelques très belles paires de banderilles.

   prix au meilleur novillo : Mudo de Pierre Henry Callet "Malaga"
   prix au meilleur novillero : Adrien Salenc



  

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