lundi 3 octobre 2016

Une corrida de toros

   Cette corrida de Victorino Martin lidiée à Mont de Marsan le samedi 1er octobre pourrait servir de corrida-étalon. Un bon exemple de ce que doit être une corrida de toros : brave, encastée, avec de la présence au premier tiers (14 piques), de comportement varié avec quelques toros durs, un pastueño, certains qui vont a mas, d'autres a menos. Une corrida qui demande un toreo sérieux et qui captive le public par l'émotion qu'elle transmet.
   Une corrida normale, en somme, qui marque une moyenne. Au-dessus, on serait dans l'excellence. Au-dessous, dans l'insuffisance. C'est hélas la deuxième occurrence que l'on rencontre le plus souvent dans une arène. Des toros faibles, décastés, mansos, sosos, innocents. Toros du banal, du quotidien tristounet, du "il ne se passe rien ou si peu". Tout le contraire de ce que l'on attend d'une corrida de toros.
   Merci donc aux Victorino Martin pour ce lot exemplaire. Une corrida de toros, tout simplement.

   Sans ambition particulière si ce n'est celle d'arriver à bon port à Madrid le lendemain, El Cid actua avec la sérénité et la facilité (sauf à l'épée) que donne l'expérience.
   Étonnant cet Emilio de Justo (bravo au passage aux Orthéziens pour l'avoir, les premiers, tiré de l'anonymat) qui donna à son premier des muletazos d'une grande profondeur, avec parfois ce temple qui donne l'impression de ralentir la charge des toros. Ce sera un plaisir de le revoir l'an prochain ...
   Pour un torero comme Alberto Lamelas, habitué aux confrontations avec miuras et autres dolores aguirre de mala leche, se retrouver face à un toro aussi pastueño que l'était Papelero, le sixième victorino du jour, est une épreuve qui peut s'avérer tout aussi redoutable. Il s'en tira avec honneur, arrivant parfois - comme dans un rêve - à profiter de cette corne gauche au parcours d'une longueur et d'une douceur extrême. Les modestes ont aussi droit à leur part de gâteau lorsqu'il se présente.
   Et je garde pour la bonne bouche les six écarts magistraux qu'accomplit l'écarteur landais Baptiste Bordes, un à chaque toro. Un grand moment d'émotion pour lui et pour le public.





Emilio de Justo : oreilles et matole (photo Laurent Bernède)


2 commentaires:

Rafaël a dit…

Oui cette corrida de Victorino a été une bonne corrida ; elle est même rassurante après le "Petard " Aoûtien de Bilbao. J'avais au départ quelques craintes sur la présentation du lot. Mis à part le premier et ses deux cornes abîmées , le reste de la course était sérieux ....n'oublions pas , au départ, cette course devait sortir à Saint Sever...Plaza de 3eme catégorie.
La prestation du Cid a été pathétique. L'excuse de la corrida du lendemain à Madrid ne marche pas....Manuel a perdu le sitio depuis 2008, il enfile les passes comme des perles, a fuera de cacho, une épée désastreuse ,aucun contrat dans le Sud Ouest cette année ...normal. Et oui cher Valonero , qui aime bien...mais que cela me fait mal cœur de le voir comme cela ! Une peine....
Place aux nouveautés ! Emilio de Justo est la Grande surprise de la tarde! Quel temple , quelle torería , et cette façon de se présenter face au taureau , la muleta bien devant lui , planchada , le taureau plonge dedans...le mariage est magnifique. C'est indéniable, le garçon a marqué les esprits , en espérant que les organisateurs des corridas du Sud Ouest présents au Plumaçon ne le laisse pas au bord de la route l'an prochain....sinon c'est à ne rien y comprendre....remarquez....combien de fois Paco Ureña ( grand à Séville et à Madrid) a défilé dans nos plazas cette saison ? À ma connaissance, une fois , à Vic....et encore , son contrat avait été signé avant son triomphe de Séville .
Alberto Lamelas est un gladiateur. Il est devenu la coqueluche des Aficionados...Français. Ce Samedi je l'ai trouvé....moyen / bon , avec de très bons moments avec son dernier qui possédait une corne gauche extra...mais ces deux estocades dans "la rigole" me gênent un peu...
Le Torero Landais Baptiste Bordes a réalisé un Authentique EXPLOIT. 6 écarts , 6 grands moments d'émotion ! Bon sang que c'est bon ces moments forts ! Il faut être sacrément gaillard dans sa tête pour réaliser de telles choses ! Son nom est gravé à jamais sur les murs du Plumaçon !

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec votre analyse; nous devrions souvent voir des corridas comme cette "victorinade", hélas nous nous habituons à la médiocrité et à l'ennui générés la plupart du temps par les corridas de Domecq et autres ersatz de ce fer. Les corridas toristes en 2016 n'ont pas été d'un grand niveau non plus dans le sud-ouest.
Lamelas a certes mal tué mais il a montré de très bonnes choses et une capacité certaine à remonter une pente bien mal engagée.
De Justo est indéniablement à revoir et nous le reverrons très probablement en 2017 au moins à Mont-de-Marsan et à Vic.
Beñat