jeudi 26 juin 2014

Corridas en Catalogne en 2014

Céret

samedi 12 juillet
18h. corrida  Adolfo Martin
Diego Urdiales - Fernando Robleño - Camille Juan

dimanche 13 juillet
11h. novillada  Vale do Sorraia
Diego Fernandez - Roberto Blanco - Vicente Soler

18h. corrida  Felipe Bartolomé
Frascuelo - David Mora - Esau Fernandez

lundi 14 juillet
18h. corrida  Victorino Martin - Escolar Gil
Fernando Robleño - Paulita - Alberto Aguilar
























Millas

dimanche 10 août
novillada-concours
Francisco Galache - Valdefresno - Flor de Jara
Aurelio Hernando - Jalabert "Le Laget" - La Interrogacion
Tomas Angulo - Antonio Linares - Clemente


Correbous

Quelques photos du correbou qui a eu lieu ce mois-ci à Badalona dans la banlieue de Barcelone :









dimanche 22 juin 2014

Corrida de La Brède : des Fuente Ymbro en demi-teinte

6 toros de FUENTE YMBRO pour Alberto AGUILAR (silence, silence), PEREZ MOTA (silence, une oreille) et Juan LEAL (silence, deux oreilles); arènes presque pleines.

    Les toros de FUENTE YMBRO - bien présentés pour la catégorie de la plaza - ont soufflé le chaud et le froid. Le glacé même pour les trois premiers, faibles et sans caste. Sans doute les effets à retardement du pienso néfaste de l'an dernier dont ils avaient dû avoir double ration...
   Heureusement les trois derniers relevèrent le niveau. Le 4 s'engouffre avec noblesse dans la cape d'Alberto AGUILAR puis prend bien - comme la plupart de ses frères - la pique (7 pour l'ensemble du lot). Le torero replace le toro pour une seconde rencontre puis il se ravise et demande le changement de tiers. Grave erreur Alberto! Le toro, encasté, mobile, jamais fixé, va prendre l'ascendant sur le matador qui, pensant avoir hérité d'une perita en dulce, se retrouve avec un bonbon au poivre. Échec du Madrilène et silence sur les étagères.
   Nous en sommes à ce moment de la course à quatre silences pour quatre toros; vraiment inhabituel en ces lieux ... La situation est grave mais pas désespérée ... car le cinquième toro de l'après-midi ne va pas faire mentir l'adage en se révélant le meilleur de la soirée. Brave en deux piques puis d'une noblesse qui transmet, il sera arrastré sous l'ovation. PEREZ MOTA confirme la bonne impression laissée à Vic avec une faena complète et de bon goût constituée de séries aux passes templées et longues (au détriment sans doute d'une position plus croisée) déclenchant les olés de l'après-midi. Mise à mort un peu longuette. Une oreille.
   Avec le sixième, un manso noble, Juan LEAL trouve un partenaire idéal pour la tauromachie de proximité qu'il semble affectionner. Le jeune torero fait preuve de maîtrise dans ce toreo qui s'inscrit dans la lignée des Damaso Gonzalez et autres Paco Ojeda 2, et il faut dire que c'est parfois impressionnant. Deux oreilles donc après une mise à mort rapide... Mais attention à ne pas négliger le toreo fondamental, c'est celui qui permet les grandes carrières...























Volapié de Perez Mota

mercredi 11 juin 2014

Ma feria de Vic 2014 (2) : corrida de Dolores Aguirre

   Nous sommes mercredi. A peine deux jours se sont écoulés depuis la corrida de Dolores Aguirre et j'ai l'impression qu'elle a déjà trouvé sa place dans la Chanson de geste  des héros de l'aficion. Cantinillo, ultime toro de la soirée, Alberto Lamelas son matador, Gabin Rehabi son picador, Destinado le cheval qu'il montait et Alain Bonijol pour son intervention y figureront à coup sûr.
   J'ai vu peu de corridas de Dolores Aguirre et le hasard a voulu qu'elles fussent chaque fois d'une grande toréabilité (j'emploie ici ce mot bizarre à dessein). Mais avec la corrida vicoise de lundi, cinqueña et de tamaño supérieur, nous étions dans une autre dimension de la tauromachie. Hors de la norme assurément mais dans une réalité du combat taurin dont il est bon, de temps en temps, de sentir l'existence. Comme un retour du refoulé qui nous exploserait à la gueule.
   Ici, le sens des mots que nous avons forgés pour qualifier le comportement du toro de combat devient incertain. La mansedumbre, par exemple, peut se transformer en qualité lorsqu'elle s'allie avec la caste et la férocité au point de provoquer des émotions que peu d'autres élevages sont capables de susciter aujourd'hui. La puissance et la dureté sont portées à de telles dimensions qu'elles marqueront profondément la mémoire des spectateurs et plus encore certainement celle de tous les coletudos présents dans le ruedo. De cette corrida restera donc le sentiment d'avoir assisté à quelque chose d'étrange, de rare, d'exceptionnel et pour tout cela de terriblement nécessaire.

Quelques images de la tarde
   - le galop inépuisable de Comadroso I (2) au troisième tiers, semblant chercher une muleta capable de le dominer
   - les banderilleros de Javier Castaño en difficulté face à Comadroso (5) - ce ne sont donc pas des extra-terrestres!
   - Gabin Rehabi s'avançant avec foi et innocence dans le terrain de Cantinillo (6) tel Don Quichotte partant à l'assaut des moulins
   - la course d'Alain Bonijol vers son cheval resté seul face à la férocité de Cantinillo
   - les quatre banderilles posées à l'unité par la cuadrilla de Lamelas  avec la compréhension du public (même les plus obtus des spectateurs - et dieu sait s'ils sont nombreux ici - avaient compris le danger)
   - la pâleur impressionnante d'Alberto Lamelas lorsqu'il s'est saisi des trastos
   - les olés courts et écorchés d'angoisse pendant la faena
   - la clameur de délivrance du public lorsque Cantinillo a été foudroyé par le descabello
   - la beauté  et la sérénité de Destinado lors de son tour de piste final sans caparaçon.

Quelques mots sur la faena d'Alberto Lamelas
   Bien sûr il n'était pas question de temple, de repos, d'esthétisme, mais la faena d'Alberto Lamelas fut une vraie faena et non pas seulement un acte d'héroïsme sans effet sur le toro. Elle fut composée de séries construites et terminées par des remates, le torero imposant son trajet à son adversaire. Donnée dans un même terrain, sans passes inutiles, elle fixa le toro. De fait celui-ci se trouva igualado dès la dernière passe. Habitué à charger le leurre durant la faena, il le suivit sans problème lorsque, au moment de vérité, la main gauche du matador dévia son ultime charge. Ainsi, on peut penser que, sans cette faena, l'estoconazo final n'eût pas été possible ou bien se serait terminé en tragédie. La faena de Lamelas peut donc être considérée comme un acte de courage extrême mais aussi comme le parfait exemple d'une lidia exactement adaptée à la condition du toro.




mardi 10 juin 2014

Ma feria de Vic 2014 (1)























Corrida entretenida de Cebada Gago avec un grand final

   Il y eut d'abord le trapío. Un lot de toros homogène dans la finesse des formes, la préciosité des capes, le sérieux des armures.
   Il y eut ensuite la mobilité et parfois la noblesse, avec pour bémol, chez certains, une pointe de faiblesse de pattes.
   Il y eut enfin Castañuelo, la quintessence de ce que peut offrir un élevage de solera comme celui de Cebada Gago.
   Il paraît que les figures - et même certaines demi-figures - refusent de toréer les Cebada Gago. Tant mieux pour les matadors plus modestes lorsque, tel Perez Mota ce jour, ils sont mûrs pour assumer une rencontre à côté de laquelle il ne faut pas passer quand on désire sortir de l'anonymat. Il y a parfois une justice dans les toros; beaucoup de carrière sont nées ainsi.
   De fait, dès la réception à la cape, Perez Mota sut mettre à profit  la charge soutenue de son adversaire. Une charge longue, noble, profonde qui, à la fois, permettait et nécessitait un toreo de qualité;  un toro pour triompher a lo grande. Le Gaditano torea avec sincérité, classicisme, sans fausse note et avec un temple extraordinaire qui déclencha les olés longs du public vicois. Estocade desprendida. Deux oreilles pour le matador et vuelta pour le toro (toro de trois piques, il faut le préciser), unanimement ratifiées.
   On revit Luis Vilches avec plaisir. Il eut en partage deux toros nobles et mobiles, idéaux pour reprendre confiance (une oreille).
   Face à un lot plus compliqué, Alberto Aguilar, diminué par sa blessure madrilène, passa en pointillé.


Echec des Pagès-Mailhan

   Les toros de Pagès-Mailhan faisaient leur présentation à la feria de Vic. Ce fut une désillusion.
   Leur comportement comme leur physique fut d'une grande homogénéité. Sortie vive autorisant tous les espoirs, puis après un tour de piste, une mollesse, une fadeur, une insignifiance telle qu'un ennui mortel envahit les gradins pendant une heure et demi. On en serait presque venu à regretter la sirène matinale des anti-taurins qui seule aurait pu nous tirer de notre torpeur.
   Le quatrième qui semblait posséder un soupçon de caste fut sciemment saboté par Morenito de Aranda. Ainsi reste-t-on un torerito de troisième zone.
   Un Cebada Gago sorti en sixième position permit par sa noblesse au local Thomas Dufau de couper une oreille.
   Quant à Joselito Adame, on veut bien croire que des jours meilleurs viendront pour lui; sa sincérité les mérite.


NB : Je n'ai pas assisté à la corrida d'Adolfo Martin. On me souffle que leur absence de caste et leur soseria généra également un ennui profond et que Manuel Escribano a été très généreusement récompensé avec les deux oreilles du quatrième.

lundi 2 juin 2014

Novillada de Captieux : un roi pour un roi

6 novillos de EL TAJO LA REINA pour Fernando REY, CLEMENTE, Andrés ROCA REY; arènes pleines

   Les novillos de EL TAJO LA REINA, de présentation correcte, ont fait preuve de bravoure sous 9 piques et de noblesse à la muleta. Plus délicat le lot de CLEMENTE avec un premier adversaire retors et orienté (son nord indiquait clairement la taleguilla du Bordelais) et un second (le plus fort de l'encierro) dont la charge tournera vite à la soseria.
    Pour CLEMENTE les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il avait fait ici-même l'an dernier sa présentation en novillada piquée dans une tarde euphorique. Il connut en revanche cet après-midi une tarde de douleur, véritable chemin de croix. Un méchant accrochage lors d'un quite par chicuelinas à son premier le laissa complètement KO sur le sable capsylvain. Moment d'angoisse pour tout le public que ce corps inerte ramené à la barrière. Peu à peu le jeune Bordelais reprendra ses esprits mais il portera durant toute la tarde les séquelles physiques et mentales de la cogida. Les épreuves ont ceci de positif qu'elles révèlent une personnalité. Et CLEMENTE, dans le combat obstiné qu'il mena au troisième tiers face à ce novillo qui ne pensait qu'à l'envoyer ad patres, montra qu'il possédait ce grain de folie supplémentaire nécessaire pour espérer réussir dans la voie qu'il a choisie.
   Fernando REY, qui avait laissé de bons souvenirs dans la région en novillada non piquée, se montra aujourd'hui basto et sans temple. Un roi dépassé. Sauvons de son actuation un quite réussi par zapopinas.
   Le jour favorable était pour le Péruvien Andrés ROCA REY, aux allures de jeune prince dans son magnifique costume bleu roi. Bien que débutant con los del castoreño, il fit preuve de maturité, mais aussi d'élégance, dans un toreo moderniste, final encimiste compris, semblant plus à son aise à droite qu'à gauche, avec estoconazo final (une oreille, deux oreilles). Un roi moderne pour une génération plus jeune ... mais quel sera son avenir?













Andrés Roca Rey  (photo Velonero)