jeudi 16 juin 2011

Sables mouvants

J'ai trouvé extrêmement désobligeant de me faire traiter, ainsi que l'ensemble du public, de client lors d'une annonce au micro faite par les organisateurs vicois en début de feria. Qu'ils sachent que, si eux se considèrent comme des marchands de corrida, je me considère encore comme un simple aficionado et non comme un client. Si j'étais un client, je ne manquerais pas d'acheter le numéro spécial de 60 millions de cons sommateurs consacré aux ferias taurines françaises et j'y découvrirais (avec quelle stupéfaction!) qu'il se coupe considérablement plus d'oreilles à la feria de Nîmes qu'à celle de Vic Fezensac. Pas bête, je m'empresserais alors de m'abonner aux festivités nîmoises.

C'est donc en tant qu'aficionado que je reviendrai à Vic l'année prochaine et qu'aujourd'hui je voudrais mettre le doigt sur un certain nombre de problèmes, petits ou grands.
  • Pour une feria de cette importance les programmes distribués à l'entrée des arènes sont indigents : n'y figurent ni la composition des cuadrillas, ni l'ordre de sortie des toros, ni la provenance des toros de réserve. Il est possible que les clients s'en foutent mais les aficionados sont sensibles à ce genre de détail.
  • A Vic, hormis pour la concours, on s'obstine à faire sortir deux picadors et à tracer deux cercles non réglementaires car trop rapprochés sur le sol. Or, la taille lilliputienne du ruedo, la position du burladero de brega à proximité du toril et de la porte d'entrée des picadors conduisent immanquablement les toros distraits ou mansos (ou très braves) à se précipiter sur le picador de réserve dès qu'ils l'ont aperçu, ce qui provoque trop souvent des tercios de piques confus voire ridicules. En outre pour les maestros faire un quite est quasi impossible sous peine d'envoyer le toro sur le picador de réserve - autre situation ridicule. Dans le Sud-Ouest certaines arènes ont changé la signalisation au sol et ne font sortir qu'un seul picador. Cela a contribué à y améliorer le déroulement du tercio de piques.
  • Le sable de la piste, bien trop meuble, est dans un état catastrophique dès la lidia du second toro. Il est dangereux pour les toreros qui risquent de trébucher et de chuter, et handicapant pour les toros qui glissent et ne peuvent exprimer tout leur potentiel. Entre une piste trop dure et le bac à sable actuel il doit bien exister un juste milieu.
Si à Vic on a tendance à s'endormir sur ses lauriers, il semblerait que du côté de Nîmes ça bouge un peu. J'apprends en lisant le blog 20 passes pas plus qu'un président (Laurent Burgoa) a eu le courage de refuser par deux fois la seconde oreille au Juli, tant les toros qu'il avait fait tourner dans tous les sens étaient insignifiants. L'impudent a bien sûr été viré sur le champ. Mais le lendemain deux oreilles d'opérette offertes à Morante auraient été sifflées. Si à Nîmes l'aficion reprend du poil de la bête au détriment de la clientèle c'est une bonne nouvelle.

6 commentaires:

pedrito a dit…

Casas virera-t-il sa cuti au point que nous serons obligés de nous résoudre à organiser des autobus pour Nîmes, lors des prochaines ferias de Pentecôte?

Décidément, Vic prend une sacrée tournure, mais le malaise est ancien, je me répète, et d'ailleurs, en quittant Marciac, lundi après midi, j'ai croisé sur la route un "ancien" aficionado qui effectuait sa promenade de santé, et qui, il y a quelques années, n'aurait loupé sa corrida pour rien au monde. Lui, son frère, les nièces, çà commence à faire....
Salut à toi, Velonero, et bravo pour tes entradas toujours appréciées

Zanzibar a dit…

En ce qui concerne les programmes, non seulement ils sont indigents mais ils versent de surcroit dans l'approximatif. A moins bien sûr que "colorado" se dise "negro chorreado" en vicois...

Ludovic Pautier a dit…

quooiiii ? clients ? ils ont dit "clients" ? invraisemblable ! et quand, et pour quelle raison. abasourdi.
clients...pourquoi pas actionnaires, investisseurs, coachs et top managers du mois ( chacun mettra en face et en ordre torero, empresa, apoderado et ganadero ).
je crois que j'ai bien fait de rester chez moi à siroter des vins du jura.
abrazo.

ludo

ElBisonFuté a dit…

complètement en phase...
Vic s'est semble t'il reposé sur ses lauriers

el Chulo a dit…

tout est dit velonero, et très bien dit.
j'ajoute seulement que de très petits ruedos font aussi, que en cas de toro toro encasté et dur, le torero l'a constamment dessus et ne peut pas lui donner les temps nécessaires. c'est en apparence plus impressionnant et vibrant surtout si le torero manque des nécessaires recours techniques.

Anonyme a dit…

En phase totale.Le problême du piquero de réserve a été évident cette année.
Rien sur le poids non plus.Les Pahlas,ils pesaient combien?Des novillos ou des toros de Nimes.Tiens,vous avez dit "client"?
Oui,à Nimes ça bouge.Fin du copinage mercato pipeul ? C'est pas pour demain les bus.
manolo