Lundi matin : Un duo qui fonctionne
Thomas DUFAU et Mathieu GUILLON, les deux jeunes novilleros landais, ont montré qu'ils avaient suffisamment de bagage technique mais aussi d'entrega et de sens du spectacle pour pouvoir tourner dans le circuit des novilladas de France et d'Espagne et continuer ainsi leur apprentissage.
Thomas DUFAU se montra classique et élégant face à ses deux adversaires. On peut toutefois lui reprocher d'être passé un peu vite, face à son second novillo, à la tauromachie encimiste. Il coupa les deux oreilles d'un novillo à l'innocence rêvée par qui débute dans sa ''capitale''.
Mathieu GUILLON, plus léger et pétillant, m'a paru excellent aux banderilles, mais il se montra trop nerveux face au seul novillo retors de la matinée.
Les pupilles d'Enrique PONCE, de présentation correcte, monopiqués, furent nobles et mobiles à l'exception du dernier qui avait du piquant. Le second de Thomas Dufau fut gratifié par la présidence d'une vuelta ridicule.
Lundi après-midi : Questions
Encore une corrida de haut niveau grâce à un lot de cinqueño de Samuel FLORES. Leur bonne sortie du jour devrait redorer un blason qui avait un peu terni au cours des dernières temporadas. Les uniques toros d'origine Gamero Civico à paraître dans les grandes ferias ont leur personnalité et leur intérêt même si le fil sur lequel repose leur bravoure est ténu, à tel point que l'on se demande parfois, en observant certains de leurs comportements si l'on a affaire à des bœufs de labour ou à des toros de combat. Côté bœuf, leur sortie paisible, comme quittant à regret la tranquillité de leur étable, puis, dans la cape, les fuites éperdues, les bonds, la tête qui part d'un côté, les pattes de l'autre, enfin dans la muleta, chez certains, un excès de soseria, de douceur qui s'apparente plus au descastamiento qu'à la noblesse. Mais on vit aussi des toros au trapío imposant, la tête fier levée, douze piques sérieuses, certaines prises en mettant les reins, de la mobilité et de la noblesse encastée, en particulier chez Chiquillon, le cinquième.
Fallait-il pour autant que le président sorte le mouchoir bleu? A mon avis, sur ses qualités propres Chiquillon était un toro de vuelta. Il prit deux grosses piques, dont le but était de le détruire, sous lesquelles il poussa sans relâche. Paradoxalement, alors qu'il avait trébuché dans la cape du Cid, il en sortit tout ragaillardi et ne cessa dès lors de galoper avec noblesse sur les deux cornes dans la muleta du Sévillan. Mais ce toro n'a jamais été mis en valeur, en particulier au premier tiers où il prit les piques sans avoir été mis en suerte. Il a cherché les barrières en fin de faena. Personne dans le public ne demanda la vuelta. Alors, une belle ovation à l'arrastre aurait peut-être suffi.
Énorme succès populaire d'Enrique PONCE (trois oreilles). La maestria du Valencien semble incombustible. Tant mieux pour nous.
El CID remontera-t-il la pente? Difficile en tout cas de tomber plus bas qu'à son premier adversaire, un toro gazapon, devant lequel il erra comme une âme en peine avant de l'abattre d'une des plus laides estocades que j'ai vue de ma vie d'aficionado.
Il fit, face au toro de la vuelta, bonne figure. D'abord par un début de faena par le bas muy torero, puis en restant toujours maître de la situation, enfin en tuant bien (oreille). Mais on était loin du meilleur CID : les séries étaient accélérées et le maestro toujours à distance des cornes. Hier, Sergio Aguilar avait montré comment, dans une même série, par la grâce du temple et de l'engagement - c'est a dire de la contrainte sur la charge du toro - on pouvait progressivement passer d'un toreo rapide à une dernière passe d'une grande lenteur.
Salvador VEGA peut-il réintégrer le groupe des figures? Il montra à son premier qu'il n'avait rien perdu de la qualité de son toreo...mais il n'y avait pas de toro en face et lorsqu'il y en eut un (le sixième) tout s'effilocha...
photos :
Thomas Dufau dans un derechazo
novillo d'Enrique Ponce
2 commentaires:
en effet je fus surpris des novillos...
Un grand Merci au maestro E.PONCE, Le Cid n'est pas au mieux, et quelle vilaine épée! le garçon doit se reprendre au plus vite, il lui reste BILBAO pour sauver sa saison. Reste le cas SALVADOR VEGA: je reste persuader que c'était une bonne idée de l'inclure dans cette féria, il a été franchement bien à son premier,un toro noble mais qui manquait de chispa, mais face à son second ennemi plus compliqué , plus SAMUEL FLORES ,c'est parti en vrille, décevant,mais je crois encore en lui , sa façon de toréer est si pure que....Veramos.
Bon lot de Samuel Flores, un vrai casse tête pour Aficionados vu leurs comportements divers en piste, imaginez un petit peu pour les Toreros....
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