mercredi 1 juillet 2009

Le taureau de Pair-non-Pair


C'est un doux paysage de collines calcaires plantées de vignes. Au loin, en contrebas, on aperçoit parfois les eaux limoneuses de la Dordogne ou de l'estuaire de la Gironde. Cette torride fin du mois de juin convient parfaitement aux cabernets et merlots qui donneront dans quelques mois l'excellent (et financièrement très abordable) Côtes de Bourg. Parfois, une colline éventrée rappelle que c'est avec les pierres d'ici que les Romains d'abord, puis les riches armateurs et négociants, ont bâti Bordeaux.
Dimanche est jour de toros et, à l'heure où, à Saint Sever, combattaient les novillos de Fuente Ymbro, j'avais, dans cette campagne idyllique, rendez-vous avec un magnifique taureau qui, depuis 30 000 ans, est gravé sur les parois de la grotte de Pair-non-Pair. Bien armé, le morillo proéminent, ensellé, il partage la fraîcheur des lieux avec d'autres animaux. A l'émotion liée à la présence de ce taureau s'ajoute, bien sûr, celle des autres gravures : bouquetins, chevaux, mammouths ainsi qu'un rare mégalocéros. Mais aussi l'émotion suscitée par l'intérêt historique de la grotte. Il s'agit en effet d'une des rares grottes ornées qui a également été, pendant des millénaires, habitée par les hommes préhistoriques. En outre les gravures (il n'y a pas de peintures) sont parmi les toutes premières effectuées par la main de l'homme.

1 commentaire:

ludo a dit…

un mégalocéros...tu penses à quelqu'un en particulier dans le mundillo français ?