samedi 25 avril 2009

Victorino Martin : un fracaso d'importance

Cela fait des semaines que l'on nous fait saliver avec le mano a mano Morante de la Puebla - El Cid face aux toros du sorcier de Galapagar à Séville. Au final un fracaso, et le vieil adage - témoignage de la sagesse populaire - respecté : corrida de expectación, corrida de decepción.
Derrière ça quoi?
  • Une supercherie dès le début, magnifiquement mise en scène par Canorea fils et destinée à vendre la feria. Vous ne croyiez quand même pas que le Cid et Morante allaient s'envoyer trois vrais victorinos chacun à Séville!
  • La volonté de Victorino de saboter la corrida pour ne pas créer un précédent qui pourrait nuire à sa position de ganadero indépendant : un triomphe toreriste devant ses toros.
  • La révélation de quelque chose que l'on subodore depuis plusieurs temporadas : Victorino père et fils ont perdu la main, ils ne savent ni où ils en sont, ni où ils vont.
Chacun peut choisir son option, même si la réalité, sans doute plus complexe, emprunte aux trois hypothèses.
Mais d'autres questions se posent, qui concernent cette fois le futur de la ganaderia. Les toros de Victorino Martin peuvent-ils continuer à être les toros les plus chers de la cabaña brava espagnole? Les ganaderos ne vont-ils pas devoir réduire leur camada lorsque l'on voit que, malgré de nombreuses corridas données dans des plazas de troisième catégorie (6 l'an dernier), il leur reste encore des toros de cinq ans en début de temporada (lidiés à Castellon et Arles)? Et puis surtout ne va-t-il pas falloir faire un choix entre toro con casta et toro commercial pour vedette?
En espérant que le fracaso sévillan porte en lui la réponse... et que le meilleur de la camada est en ce moment même en train de paître tranquillement dans les verts pâturages de la province de Caceres...sans se poser tant de questions.

10 commentaires:

Xavier KLEIN a dit…

Caramba Velonero!
Tu ne vas pas t'y mettre aussi dans les conclusions hâtives et les propos définitifs...
Victorino "actue" depuis les années 60.
Combien de fois l'a t-on enterré? Et combien de fois, tel le phénix renaissant de ses cendres, il a ressurgi?
Une ganaderia de toros de caste ne fait pas dans la production de masse standardisée. Il y a des crus, des bonnes et mauvaises années, quelque fois plusieurs mauvaises années se suivent. Et alors?
Peut-on tirer des conclusions absolues?
Cordialement.

Anonyme a dit…

Le résultat de la course était prévisible, il y a bien longtemps que je ne crois plus au Père Noël ... quoique! . Quand à la famille VICTORINO MARTIN elle confirme son adaptation au marché , à la nouvelle génération de toreros et d'aficionados.

velonero a dit…

Cher Xavier,
j'ai beau me relire, je ne vois rien de définitif dans mes propos, tout au plus quelques hypothèses malveillantes. J'y vois surtout de l'espoir : les meilleurs victorinos sont restés au campo... et sortiront peut-être à Dax en septembre, seule arène du sud ouest à avoir joué la carte Victorino cette année (c'est tout à l'honneur des organisateurs).
Un saludo

Frédéric a dit…

Cher Xavier,
Pourquoi ne pas mettre les pieds dans le plat ? Parcequ'il s'agit de Victorino et qu'il ne faut pas critiquer ? Je me répète, depuis le début des années 2000, nous n'avons pas vu un vrai toro de Victorino comme le fut "Botador" dont la tete orne le comité des fétes de Mont de Marsan et qui fut merveilleusement lidié par El Tato (c'était en juillet 2001). Depuis 2002, nous assistons à une lente dèrive qui améne aux fiascos d'aujourd'hui. Si je partage ton avis sur le fait qu'une ganaderia peut connaitre des années moins fastes, dans ce cas précis, l'issue était prévisible. Maintenant, je souhaite que tu ais raison et que cette ganaderia retrouve son lustre d'antan.
Bien à toi.
Frédéric

Xavier KLEIN a dit…

Tu me rassures.
Mais quand même choisir entre 3 hypothèses: la peste, le choléra et la grippe porcine n'est pas très enthousiasmant.
En l'occurence, je préfère m'en tenir aux faits: un exécrable lot victorinien à Séville, point barre.
Les supputations me semblent superflues dans la mesure où rien de sérieux ne vient les étayer.
Tu as peut-être oublié une quatrième hypothèse: la divergence familiale entre père et fils quant à la conduite de la ganaderia.
Amitiés.

bruno a dit…

Belle analyse pour laquelle j'adhère en electron libre que je suis et reste et indifferent aux "sabios"
ciao
bruno

Xavier KLEIN a dit…

Cher Frédéric,
Ce contre quoi je m'élève ce sont les conclusions DEFINITIVES.
Que ce lot ait été lamentable soit, que depuis quelques temps VM se montre décevant soit, que des questions se posent soit. De tout cela je n'en disconviens pas, d'autant plus qu'il n'aura échappé à personne que je m'attache à conserver l'esprit et le jugement libre et indépendant.
Je n'ai rien pour, ni contre Victorino, sinon une tendresse pour un éleveur qui sur 40 ans nous a très souvent enchanté avec les qualités que nous attendons tous des toros, ce que je n'oublie pas.
A mon sens on juge de ce genre d'élevage sur la longue durée. On voit dés lors apparaître les grandes tendances.
On lui fait le procès de la perte de ces qualités que j'évoquais, procès pour lequel aucun argument tangible n'est mis sur la table et surtout pas les intentions avouées de Victorino, Victorino and Co, qui n'ont se sont jamais exprimés sur le sujet.
C'est ce procès là que je conteste sans pour autant en vouloir à ceux qui le font.
Abrazos

rodrigue a dit…

buenos dias à todos

une petite question pour les puristes que vous etes
combien peut couter les taureaux Vitorino martin pour LES ARENES DE ... beaucaire lors des estivales?
La mairie se serait engagee pour 5 ans??
merci de vos réponses

velonero a dit…

Cher Rodrigue
D'après le journal Sud Ouest du 10 avril 2009, les 6 toros de Victorino Martin combattus l'an dernier à Mont de Marsan ont coûté 147 000 €. Ce jour-là, toujours d'après le journal Sud Ouest, le cachet des toreros s'est élevé à 100 000 € et les frais d'organisation à 25 000€. Comme la recette a été de 313 000 €, la corrida a laissé un bénéfice de 41 000€.

Anonyme a dit…

Victorino père et fils n'ont pas voulu montrer ce lot aux personnes s'étant rendu au campo. Je n'ai donc guère été surpris en voyant ce fracaso. De plus, il semble que le père soit en train de perdre pied.