Je ne crois pas, bien sûr, à un jugement objectif qui dirait la vérité d'une corrida. Chacun juge en fonction de l'idéal qu'il se fait du toro et de la corrida, mais aussi de ses intérêts, de ses amitiés, des attentes qu'il a ce jour-là etc...
Pour moi, ce fut une corrida intéressante, passionnante même à certains moments et pourtant je suis sorti des arènes avec une pointe de déception. D'abord parce que, comme tous les aficionados informés, je crois savoir qu'il sort régulièrement des toros de Palha bien supérieurs à ceux que l'on a vus à Bayonne. Ensuite parce que j'aime aussi les toreros et que j'aurais souhaité voir Diego Urdiales ou Sergio Aguilar affronter un toro complet. Or, aucun toro complet n'est sorti ce jour des chiqueros bayonnais.
Je pense aussi que, hormis les deux de Rafaelillo -deux alimañas au comportement passionnant- leur dangerosité a été largement surévaluée. Les quatre autres n'avaient quasiment pas de charge au dernier tiers, ils présentaient dès lors, pour des toreros con oficio tels que se montrèrent Diego Urdiales et Sergio Aguilar, bien moins de danger qu'un toro qui charge avec noblesse et codicia. Ils furent d'ailleurs lidiés et tués sans difficulté par les deux matadors.
Un mot sur le public car j'ai l'impression que ce ''pauvre public'' est souvent pris en otage par les détracteurs de ce genre de corrida : "C'était bien sûr une corrida intéressante, mais vous comprenez que pour le public ce n'était pas un spectacle convenable. Ils ne reviendront pas."
Donc, en ce samedi 30 août, autour de moi c'était très bon chic bon genre (j'avais pris un tendido ombre et soleil). Un vrai public de Bayonne, assez entendu dans la chose taurine d'ailleurs. Il me semble que, très vite, les gens ont compris l'enjeu, l'intérêt et les limites de la course : de beaux toros que l'on admire à leur sortie, que l'on admire également dans leur combat au premier tiers et, pour aujourd'hui, on se contentera de ça. Mais ils comprirent aussi que ces toros-là méritaient d'être applaudis et, de fait, mes voisins les ont majoritairement applaudis lors de chacun des arrastres. Ils ont aussi été émus par le courage de Rafaelillo et de Sergio Aguilar mais ont bien vite relevé les insuffisances techniques et artistiques du premier. Bref, un public qui a su voir et apprécier ce qu'il y avait à voir et à apprécier. Une corrida qui se justifiait donc pleinement dans la programmation d'une grande ville taurine.
Le problème pour lire les éditos d'André Viard c'est qu'il faut avoir le clic de souris assez sûr, sous peine de se retrouver à chaque fois avec son CV (certes glorieux) sous les yeux.
J'en ai particulièrement retenu (des éditos) ce qu'il écrit sur la corrida du dimanche. Il conteste trois des Valdefresno "à la noblesse doucement décadente... je ne crois pas que ce soit l'avenir de la corrida : trop mansos, trop doux, trop noblement niais'' et conclut en préconisant un juste milieu entre les Palha de la veille et les Valdefresno. A la bonne heure!
Je suis personnellement preneur d'une corrida avec le trapio de celle de Palha, sa force et sa bravoure au cheval et parmi eux, trois toros avec une charge franche et puissante au troisième tiers.
Pour finir je voudrais mentionner le judicieux texte de Solysombra dans le blog de Campos y Ruedos, Les Palha?Au musée! auquel je souscris entièrement. Mais attention, le risque est que les corridas dures servent d'alibi pour mieux faire passer, les autres jours, les pantalonnades commercialo-oreillardes. Il faut aussi lutter pour un toro intègre et fort dans les corridas pour vedettes.
1 commentaire:
Companero ,perso j'ai vu ce que je souhaitais voir et ane peut etre ,perdure sur le " caractère" dangereux et sauvage des Palhas.
Pour les toreros quoi faire sinon ne pas se jouer la vie,quand au public a priori il vient en connaissance de cause et pour moi il n'a pas paye de rançon,juste sa place.
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