lundi 13 mars 2023

La foi d'Isaac Fonseca


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Torres de la Alameda (Madrid), deuxième corrida de la copa Chenel
 
   Le lourd toro de Lopez Gibaja a pris deux piques sans s'employer  et a gardé toute sa mobilité. Isaac Fonseca le cite au centre du ruedo pour une passe changée. L'animal fuse sur le torero, le prend et le reprend violemment. Pendant qu'on emmène le maestro inanimé à l'infirmerie mobile, tout le monde imagine le pire. Mais, miracle de la tauromachie, celui-ci revient en piste au bout de quelques minutes. Son costume et son corps ont visiblement souffert mais, dans l'émotion d'une tauromachie authentique, il trouvera, face à ses deux adversaires, les solutions aux problèmes posés. Ce fut, grâce aux caméras de Telemadrid, ma première émotion de la temporada.
   Attention à Isaac Fonseca ! Ce petit Mexicain déborde d'énergie  et de courage mais aussi d'intelligence et de sens de la lidia. Si les toros ne le mangent pas, il pourrait être l'un des toreros les plus intéressants de la temporada. Heureuses les arènes qui l'ont mis ou le mettront à l'affiche. D'autres, comme Séville qui l'a pourtant vu triompher avec force l'an dernier en tant que novillero, n'ont pas daigné lui offrir le moindre contrat, réservant toutes les places pour un trop-plein de figures.
 
   L'autre intérêt de la course résidait dans la présence des toros de Concha y Sierra. On sait que l'élevage est l'un des rares de la cabaña brava à posséder une origine vazqueña. Contrairement aux puissants et difficiles veraguas, les conchaysierras représentent la face la plus douce de l'encaste, ce qui leur a longtemps permis de figurer dans les principales ferias avant de connaître un inexorable déclin. Ces dernières années, Jean-Luc Couturier a tenté de sortir l'élevage du bache avant de le revendre à un ganadero de Guadalajara. Sur les quatre lidiés ce dimanche, deux montrèrent des qualités qui laissent à penser que le travail accompli ne l'a pas été en vain. Le cinquième, d'une mobilité inépuisable et le sixième, d'une belle noblesse, ouvrent des espérances pour un possible renouveau de ce fer historique.  
 

 

 














photo 1 : Isaac Fonseca   Torres de Alameda (site Copa Chenel)
photo 2 : Coscorron de Concha y Sierra quinto de la tarde (blog Toro en el Campo)

2 commentaires:

christian a dit…

J'avais le petit mexicain à l'oeil depuis l'an passé et j'avais bien fait !
Le terme est exact pierre : la foi ,ce mec a foi en lui meme et ce n'est pas une dérouillée ou je l'ai vu mort qui allait le stopper.
Tel lazare sortant de sa grotte il ressort de l'infirmerie mais lui c'est en lui meme qu'il croit et cette foi qui l'anime lui fait éluder les détails d'un accident de travail pour aller expliquer son fait au bicho parce que la question ne se pose meme pas.il ne peut faire autrement: on voit que c'est sa vie tout simplement!
Réveillez vous les tauliers !!! Il y a une vie grouillante derriere el juli.
Mais je perds mon temps je sais.
Joli moment de grace avec calerito .ces moments ou les étoiles s'alignent ...
Bref: une bonne tarde.les gibaja ne m'ont pas fait grand chose.

Laurent B. a dit…

Merci Pierre pour nous ouvrir les yeux sur ce Torero qui pourrait bousculer un peu le train train des férias avec leur cartels sans guère d'originalité et de découverte ! à suivre avec grand intérêt cette temporada donc...abrazo
Laurent B.