Après vingt ans de triomphes sur tous les ruedos de la planète taurine, Sébastien Castella a pris la décision d'arrêter sa carrière. Sage décision, qui vaut pour lui constat de réussite et pour nombre de ses compagnons exemple à suivre.
Il est certain que, lorsque l'on possède le "palmarès" qui est le sien, on peut se permettre, comme il le fait dans son communiqué, de s'accorder un satisfecit justifié. Songeons que le Biterrois est le matador qui, au cours de ces vingt dernières années, a coupé le plus de trophées à Madrid, catedral del toreo (24 oreilles et 5 grandes portes).
Lorsque j'ai appris la nouvelle de sa despedida, une image de lui m'est aussitôt venue à l'esprit. C'était le 15 août 1998 à Roquefort. A l'issue de la novillada non piquée matinale au cours de laquelle il avait coupé une oreille et laissé une bonne impression, le tout jeune Sébastien, accompagné de son équipe, est passé par hasard près de moi en regagnant le coche de cuadrilla. Ma surprise fut grande de l'entendre récriminer. Non pas contre les novillos, ni contre le public ou la présidence ... mais contre lui-même. Il n'était visiblement pas du tout satisfait de la manière dont il venait de toréer et tentait même, dans des gestes plus accomplis, de refaire sa faena. "Graine de torero", me suis-je alors simplement dit.
photo Juan Pelegrin
Sur L'œil contraire :
Une photo : Sébastien Castella (la première salida a hombros de Madrid), 2007
Un livre : Cadeau, 2012
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