jeudi 17 septembre 2020

Miettes

 La crise du coronavirus a réduit les activités sociales et culturelles à si peu de choses que l'aficionado a los toros a dû se résoudre à picorer quelques miettes ici ou là. Pour votre serviteur, à ce jour, quatre spectacles dont deux vus à la télé.

 

Dimanche 19 juillet   Avila   corrida vue sur CMM (Castilla La Mancha Media)

 Les toros d'Adolfo Martin laissent une très bonne impression et permettent aux trois matadors (Octavio Chacon, Morenito de Aranda, Gomez del Pilar) de montrer leur valeur, en particulier del Pilar en net progrès, m'a-t-il semblé. Plusieurs des Adolfo lidiés ce jour étaient prévus pour Mont-de-Marsan, ce qui me donne l'occasion de déplorer la pusillanimité (en langage taurin macho : le manque de cojones) des responsables montois, incapables d'organiser le moindre spectacle taurin au Plumaçon cette année.


Dimanche 30 août   Añover de Tajo   corrida vue sur CMM

Les toros portugais de Murteira Grave constituent une excellente surprise. Puissants, nerveux, mobiles, ils se partagent entre trois mansos difficiles et trois braves offrant de belles possibilités. Sergio Serrano est étonnamment calme malgré son peu de pratique. Juan Leal passe largement à côté du sujet. Il accumule les erreurs : faena interminable au 2,  puis il ne fait pas assez piquer le 5, un dur à cuire. Ce garçon est-il bien conseillé ? José Garrido torée remarquablement de cape et triomphe avec le bon sixième.


Mardi 1 septembre   Vieux-Boucau   course landaise mixte

A partir de la mi-juillet les arènes de Vieux-Boucau ont donné deux fois par semaine, comme chaque été, leurs traditionnelles courses mixtes destinées aux touristes. Course landaise en première partie, jeux taurins pour amateurs ensuite. L'enthousiasme du public tout au long du spectacle faisait plaisir à voir. Ce jour, devant les vaches de Dargelos (choisies parmi les plus faciles, comme il se doit pour ce genre de course), la cuadrilla Lilian Garanx, composée de vieilles gloires et de jeunes promesses, donna le meilleur d'elle-même. 


Dimanche 13 septembre   Captieux   fiesta campera

La Coordination des Associations Taurines de la Gironde avait organisé cette fiesta campera afin de ne pas laisser la Gironde, pointe septentrionale de la géographie taurine, sans toro après l'annulation au printemps de la novillada de Captieux et de la corrida de La Brède. Une situation exceptionnelle qui valait bien un soutien malgré le peu d'intérêt que présente à mes yeux ce type de spectacle taurin.

Le premier novillo buvait le leurre et Julien Lescarret, silhouette inchangée, buvait du petit lait en le toréant ... jusqu'à l'estocade qui fut malheureuse.

Clemente m'avait séduit il y a quelques années de cela alors qu'il débutait en novillada piquée dans ces mêmes arènes. Il est aujourd'hui matador de toros et, face à un novillo pastueño à l'extrême, il a pu montrer toutes ses qualités : un toreo con arte et temple basé sur un répertoire varié. A lui de ne pas laisser échapper les opportunités - quelles qu'elles soient - qui, on l'espère, ne manqueront pas de se présenter.

Clément Hargous, novillero débutant, fit preuve d'autorité avec la main droite et laissa la meilleure estocade de la matinée.

Les qualités de noblesse des novillos de Jean François Majesté ''La Espera" (origine domecq) étaient tout à fait adaptées au spectacle de ce jour, mais attention, sans le soutien d'un poder plus important ce genre de bétail, on ne le sait que trop, génère bien souvent l'ennui.

Puisque cette journée était placée sous le signe de l'aficion girondine et des toreros girondins, je voudrais évoquer le meilleur d'entre eux. José Cubero ''Yiyo'' aurait eu 56 ans cette année et le maestro prestigieux qu'il serait devenu aurait pu honorer de sa présence cette journée si le 30 août 1985, à Colmenar Viejo, Burlero de Marcos Nuñez n'en avait décidé autrement. Grandeur et tragédie de la tauromachie. A quelques encablures de l'ancienne ganaderia d'Angel Ruiz où il donna ses premières passes, l'esprit du Yiyo dominait cette journée.

 

3 commentaires:

christian a dit…

Hier à nimes juan leal a encore oscillé entre le sublime et le n'importe quoi lui rapportant tout de meme deux oreilles dont une etait de trop.
Je ne le trouve pas bien mentalement,mais je ne suis pas inquiet:ca va sourire bientot!
N'en déplaise à mossieu valonero!!!

velonero a dit…

Ça sourit déjà si l'on considère son inclusion dans des cartels tel celui de ce jour et ce n'est pas facile, on le sait, d'y parvenir. Mais c'est aussi très difficile de s'y maintenir et sans doute a-t-il encore des progrès à accomplir (suerte de matar, conception de ses faenas). Moi bien sûr je le préfère face aux Miura, mais je suis du bon côté de la barrière.

christian a dit…

Il est encore tres tres borderline et effectivement il lui reste beaucoup de travail à accomplir...mais il a quelque chose entre orgueil mal placé et fragilité qui m'interpelle va savoir pourquoi.