lundi 17 août 2020

Relativiser

 Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Ils permettent surtout, et cela à tout âge, de relativiser ce que nous vivons dans notre petit univers et de constater à quel point la parole de Pascal est aujourd'hui encore pertinente en dépit de l'accélération récente de la mondialisation : "Vérité en deçà de Pyrénées, erreur au delà".


Cette photo a été prise le 23 juillet dernier dans le marché couvert de Rotterdam. Aux Pays-Bas, à l'exception des transports publics où son port est obligatoire, personne ne se risque à porter un masque, ni dans les rues, ni à l'intérieur des espaces publics, comme on peut le voir sur la photo. Et pourtant, ce sage pays au sens civique affirmé n'est pas constitué de citoyens irresponsables. Mais les citoyens hollandais, malgré le tribut qu'ils ont payé comme les autres au covid 19 ce printemps dernier, ne sont visiblement pas victimes de la paranoïa qui atteint nombre de pays européens. Sans doute une forme de confiance en soi et de lucidité. 

On nous abreuve en effet en permanence de chiffres de contamination qui remontent. A vrai dire on est étonné qu'ils ne soient pas plus importants compte tenu d'une part du brassage des populations européennes depuis la fin du confinement et le début des vacances d'été, d'autre part du nombre considérable de tests réalisés quotidiennement depuis que ceux-ci sont disponibles. Ce que l'on oublie en revanche de préciser, c'est que le nombre de cas graves, d'hospitalisations, de personnes en réanimation, de morts sont en baisse continuelle et ont atteint un niveau très faible. Faits qui, s'ils devaient se confirmer dans les jours  prochains, montreraient que le coronavirus est en train de devenir un tigre de papier !

     - données officielles françaises

     - statistiques du journal Le Monde


Ce préambule pour essayer de comprendre la situation taurine en cette fin du mois d'août. On aurait pu penser que la fin du confinement ait conduit à un retour progressif de l'organisation  de novilladas et de corridas dans les principales arènes de France et d'Espagne. Il se serait agi de montrer son aficion, son attachement à la cause taurine, et, ce n'est pas le moindre des arguments, de permettre aux ganaderos de faire lidier leurs toros, aux toreros d'exercer leur profession à un moment où un gouvernement espagnol gangrené par la mouvance antitaurine dénie aux subalternes tous droits sociaux.

Au lieu de cela, dans le Sud Ouest, région pourtant largement épargnée par le virus, le néant total. Un déballonage sans vergogne ! C'est un peu mieux dans le Sud Est, avec quelques réussites exemplaires et quelques projets sérieux, mais en Espagne silence de mort dans toutes les grandes arènes. Et, au moment où un mouvement se dessinait en faveur d'une lente reprise, un coup de poignard dans le dos des aficionados a été porté par ceux qui dans leurs discours démagogiques disaient soutenir la tauromachie. A savoir la coalition au pouvoir en Andalousie (PP + Vox) qui vient d'imposer un mètre et demi de séparation dans les arènes mettant ainsi fin à toute possibilité d'organiser un spectacle dans les provinces andalouses.

Pendant ce temps le Puy du Fou réussit à mettre 12 000 spectateurs dans ses "arènes" pour des pitreries pour touristes. Vérité en deçà des Pyrénées ...

2 commentaires:

Frédéric a dit…

Un seul mot concernant cet article: Bravo !
Enfin quelqu'un qui parle avec lucidité. Cela fait tellement de bien.
Les BFM, LCI et journaux type Sud Ouest nous abreuvent avec délectation de reportages et d'articles plus anxiogènes les uns que les autres. Dans quel but ? Il serait intéressant de se poser la question.
On en est même arrivé au point d'envoyer spécialement, à Marseille, 3 compagnies de CRS pour veiller au respect du port du masque. C'est dire ou nous en sommmes rendus. Je n'ose imaginer qu'elle sera la prochaine étape.
Comme déjà évoqué, nous ne pouvons que regretter la frilosité des organisateurs du Sud Ouest. Souhaitons que Garlin ne cède pas à la psychose ambiante et maintienne sa novillada de septembre !

christian a dit…

A qui profite le crime?
L'histoire nous le dira...peut etre.
Concernant les nouvelles mesures prises en espagne pour soi disant sécuriser le mundillo et bien je trouve qu'on voudrais l'assassiner que l'on ne s'y prendrais pas autrement!
Ca promet...