6 toros de Fuente Ymbro, nobles (8 piques, 1 chute) pour Daniel Luque (applaudissements, une oreille), Juan Leal (une oreille, une oreille) et Juan Ortega (silence, une oreille).
Les toros de Fuente Ymbro (tous bien roulés mais discrets d'armure) ont fait preuve d'une grande noblesse permettant à chaque torero de faire valoir ses arguments. Toutefois ils manquèrent de chispa et de poder pour constituer un lot vraiment satisfaisant.
Du premier, un manso décasté, Daniel Luque tira, après un bon quite par chicuelinas et demi-véronique, le maximum possible, ce qui était peu. Il confirma son grand moment actuel face au fade quatrième dans une faena complète où tout ce qu'il entreprit était marqué du sceau de la justesse et de la précision. Du travail d'orfèvre, hélas mal conclu à l'épée. Une oreille toutefois.
Pour son retour dans les ruedos après sa grave blessure madrilène, Juan Leal a eu un sorteo des plus favorables. Il débute genoux à terre au centre du ruedo face au bon second (le meilleur de l'envoi), puis on eut souvent l'impression que le torero était absent et que le toro se faisait la faena tout seul. On retrouva, face au cinquième, le Juan Leal conquérant, toréant sans complexe dans le style encimiste qui est le sien. Il réalisa de nombreux enchainements clairs et dominateurs qui portèrent sur le public. Le triomphe était à portée de l'épée mais, comme à son premier, il se montra calamiteux rapière en main. Une oreille chaque fois malgré tout.
Juan Ortega a été fidèle aux échos qui nous étaient parvenus à son sujet. Un torero sincère qui recherche le toreo classique et pur, poitrine offerte au toro et jambe en avant. Ses véroniques à la réception du 3 puis au quite furent de toute beauté. Mais c'est un torero qui a très peu toréé et cela se note. Face à l'encasté troisième il se trouva très vite à la merci de son adversaire, fut spectaculairement crocheté par le jarret, heureusement sans conséquence, et dut abréger la faena. Il réussit en revanche à prendre l'ascendant sur le sixième ce qui nous valut quelques belles séquences sur les deux mains avant un final par ayudados por alto. Tueur médiocre lui aussi (Ce ne fut pas la journée des estocades). Oreille et le sentiment d'avoir vu un torero de classe dont la haute conception qu'il a du toreo mérite qu'on lui donne l'opportunité de toréer et de progresser.
13 commentaires:
je ne sais que penser des fuente ymbro, le ganadero me parait sincère mais commence à charger les camadas pour être omniprésent et ça ne me parait pas être un gage de qualité.
je veux apprécier juan leal mais, contrairement à ma première impression, il ne me semble pas avoir une vision claire de lui même et de son toréo comme s'il pouvait se perdre de vue et partir dans des improvisations hasardeuses.
je ne peut parler des deux autres maestros : je ne les ai pas assez vu toréer , la rareté semblant être le problème de juan ortega.
Des oreilles accordées, malgré des épées défaillantes, serait ce mon président préféré qui se trouvait au Palco, mon cher Pierre ? Je te demande cela, ca, il me semble reconnaître sa marque de fabrique.
A sa décharge il y avait chaque fois une pétition fournie ...
Merci frederic de cette remarque concernant les épées défaillantes.
Elles me permet d'évoquer ici pablo aguado à nimes pendant la feria de pentecote qui,apres une faena de belle facture,pinchaza (si j'ose ce néologisme) lors de son premier estoc.mon depit fut grand et je disais déja adieu à l'oreille mais mon voisin,un vieux brisquard blanchi sous le harnoi,me rassura : " pas de souci ,il n'a pas laché l'épée"
Pablo s'y recolla et le toro tomba quasi instantanément d'une entiere impeccable.
L'oreille fut tranchée en récompense ...meme deux.
Que pensez vous de la remarque de mon auguste voisin de tendido?
Moi épée tenue ou lachée,l'oreille je ne lui aurait pas donné.
Je ne manque pas d'air me dirait le maestro aguado!
Concernant la présidence de La Brède, Christian, disons pour résumer que ce monsieur a un solide contentieux avec certains aficionados, en particulier, avec les toristas. Il officie le plus souvent dans des plazas de 3ème catégorie ou je l'ai déja vu accorder 2 oreilles après un bajonazo. En plus, son attitude, remplie d'arrogance, est détestable.
Pour la corrida de La Brède, je n'y étais pas, donc je ne porterai pas de jugement. J'étais au concert (très réussi) de Elton John.
Christian, si le travail précédent a été satisfaisant, un pinchazo bien porté (en todo lo alto et sin soltar) ne doit pas être une raison pour ne pas demander l'oreille. Il en va de même pour un descabello manqué. En tout état de cause la première oreille appartient au public et doit être accordée par le président lorsqu'il juge la pétition majoritaire.
Peut-être connais-tu l'anecdote concernant ce grand tueur qu'a été Rafael Ortega. Après une belle faena, il pinche. "Quel dommage !" dit un spectateur. "Quelle chance !, réplique le prestigieux critique Gregorio Corrochano, nous allons le voir entrer a matar une nouvelle fois."
Merci frederic de ces précisions.de vieilles querelles et rancoeurs auquelles je ne puis guere entendre.
Pierre ton anecdote est belle je ne la connaissais pas et saurais m'en souvenir avant de refuser de sortir mon panuelo!
On ne peut octroyer une oreille à un Torero après un Pinchazo, une épée dans le Gilet et un Bajonazo,,,que l'on soit à Labrède, Sonseca, Badajoz ou ailleurs, Plaza portative ou pas ! les Toros c'est sérieux , et sur ce coup là , l'on ne crédibilise pas la Fiesta à Los Toros.
J'ai envie d'etre de ton avis vraiment rafael.mais il est vrai aussi que quand le gars a bien bossé avoue que c'est peinant de ne pas saluer son travail par un pti pavillon non?
La suerte supreme est elle si supreme qu'elle doit décider de tout.
J'avoue que je suis partagè et indécis.
Et pourtant le modem et moi ca fait deux!!
Bien dit Rafael !
Ah.. frederic est intraitable aussi.
Intraitable, je ne sais pas Christian, mais par contre pointilleux sur certains fondamentaux, oui.
Par exemple, quand le président, dont il est question ici, se pointe au Palco aux arènes de Bayonne,clope au bec, avec 5 minutes de retard et regarde les gens qui protestaient avec mépris, alors, oui je trouve cela inadmissible.
Tout comme l'évolution de la fonction de l'alguazil, autrefois représentant du président, chargé de la bonne application du réglément depuis le ruedo et aujourd'hui remplacé, de plus en plus souvent, par une pin up dont la mission est de faire la bise au toréro en lui remettant le trophée.
Quant au reste, c'est une question d'appréciation. Perso, j'attache plus de valeur à un bon salut qu'un trophée attribué trop généreusement.
Il est bien difficile de te donner tort.allez,ce n'est pas partout pris avec ce genre de désinvolture.....non?
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