dimanche 10 mars 2019

Paysage taurin

   Une nouvelle temporada débute. Les aficionados scrutent chaque indice : les premiers cartels, les premières courses. Les commentateurs y vont de leur rengaine facile : on voit toujours les mêmes têtes, avec les mêmes toros. Ils oublient que les organisateurs, s'ils manquent de romantisme, ne sont pas non plus tout à fait idiots. Ils savent que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Ils mettent donc à l'affiche ceux qui remplissent les arènes, à savoir les figures, avec le bétail qui leur convient, à savoir les domecqs. Les moins lucides des commentateurs y voient la mort de la tauromachie ! C'est précisément le contraire : si la tauromachie existe et continue à exister c'est bien parce que, aujourd'hui comme hier, les figures remplissent les arènes  et y triomphent. Il est indéniable que, depuis la crise économique de 2008, la fréquentation des arènes a diminué, mais les corridas qui ont le plus souffert de cette situation sont les corridas dites toristes, au point de quasiment disparaître de certaines grandes ferias de la péninsule. Dans ce contexte, le succès de la miurada donnée à Valdemorillo en février est une bonne nouvelle. Affluence sur les gradins, des miuras pour une fois conformes à leur réputation et des toreros (Manuel Escribano et Pepe Moral) vaillants. Nombreuses sont les villes taurines qui, en France comme en Espagne (surtout en Castille), essaient de promouvoir une autre tauromachie que celle des figures et des domecqs. Souhaitons que, à l'image de la réussite de Valdemorillo, de belles tardes nous soient données en 2019 dans toutes ces plazas, souvent modestes, qui militent pour que se perpétue, à côté de la nécessaire corrida mainstream, une tauromachie sortant des sentiers battus et ambitionnant d' apporter variété, surprise et émotion au public, par la grâce de lidias complètes et de toros encastés...


1 commentaire:

christian a dit…

Bonsoir Pierre.

Effectivements de sains frémissements agitent le mundillo.
Pourvu que cela dure!
Meme séville semble sortir de sa torpeur auto indulgente pour proposer quelques noms synonymes d'avenir et de renouvellement.
A suivre.....et de pres.
Remarquable leçon de courage d'Octavio Chacon cet apres midi a valence:transmettre un message de vaillance de cet acabi peut interpeller voire questionner le béotien et lui faire franchir l'entrée de l'arene.
On peux réver non?
Bonne temporada pleine d'émotion à toutes et à tous!