mardi 12 mars 2019

Ouverture (d'esprit)

   Avant-hier, je prenais la défense des deux corridas (la toreriste, la toriste). Cela n'empêche pas d'avoir des préférences, ou de rêver à ces moments privilégiés - l'évidence d'une belle lidia, une faena magistrale - qui font s'évanouir les barrières. Je pense que les meilleurs organisateurs sont ceux qui ont l'ambition de rapprocher les deux pratiques. Mettre de l'art dans la corrida dure, du combat dans la corrida pour figures, difficile gageure !
   Restant dans ma veine œcuménique, je voudrais aujourd'hui, en me servant des mots de Louis-Gilbert Lacroix, plaider la cause des différentes formes de toréer. Le Bordelais Luis de la Cruz débuta comme revistero dans le célèbre journal toulousain Le Toril, puis il fut jusqu'à sa mort un pilier de la revue Toros. Voici ce qu'il écrit dans ses mémoires taurines Parcours en Aficion, publiées en 1996 par l'UBTF :
   "L'éclectisme, c'est la preuve d'une largeur d'esprit qui permet de puiser dans tous les genres sans être asservi à aucun. C'est une forme de liberté dans l'appréciation qui n'altère en rien l'objectivité, encore moins l'honnêteté.  (...)  Chaque torero a de son art un concept différent, il mène le combat à sa guise avec les armes dont il dispose. Il n'est pas, heureusement, qu'une seule façon de toréer. La diversité est indispensable, et il y a chez tout torero toujours quelque chose à glaner ..."
   Bel exemple d'ouverture d'esprit, à méditer en ce début de temporada.


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