mardi 14 août 2018

Dax




















Lundi 13 août 2018      Dax
temps nuageux
plein

6 toros de Pedraza de Yeltes (13 piques, vuelta au cinquième Holandero) pour Octavio Chacon (salut, une oreille), Daniel Luque (une oreille, une oreille) et Emilio de Justo (silence,  applaudissements)

Quatre années déjà depuis la mémorable corrida de Pedraza de Yeltes en 2014. La présence des toros du fer salmantin est aujourd'hui devenue l'attraction toriste de la feria dacquoise. Cette année encore,  leur trapío et leurs peleas ont permis une corrida d'un intérêt soutenu. Avec, en bémol, une inquiétude, celle de voir ces derniers temps, la mansedumbre prendre de plus en plus d'importance dans leur comportement. On vit par exemple des sorties de bœufs placides, des fuites, des bouches ouvertes, des toros qui cherchent les planches. Mais on vit aussi des toros protagonistes de grands tercios de piques : départ de loin avec codicia, chocs violents contre les uhlans, poussées sauvages avec les reins; des morts au centre, les sabots agrippés au ruedo jusqu'au dernier souffle de vie; à la muleta une mobilité parfois pesante mais permettant à des toreros de valeur de construire des faenas qui ne peuvent être celles du toreo préfabriqué.
Et des toreros de valeur il y en eut aujourd'hui. Octavio Chacon, tout d'abord, qui remplaçait Rafaelillo blessé, et qui fit preuve tout au long de l'après-midi, comme il le fait cette année dans toutes les arènes où il se produit, de son sens de la lidia et de sa toreria.
Avec deux toros au comportement très différent, Daniel Luque montra qu'il est non seulement un torero de classe mais aussi un torero parvenu à un grand niveau de maturité technique. Il sut donner confiance au second, en délicatesse avec une patte avant, puis, face à Holandero, faire preuve de dominio sans perdre la dimension artistique de son travail, jusqu'à ce que le toro rompe le combat.
Emilio de Justo enfin eut de très bons moments classiques à ses deux adversaires, de mauvaises mises à mort ne lui permirent pas le succès.
Un bémol également pour les trois matadors : leur difficulté à placer l'estocade dans la croix, cette partie du garrot qui, lorsqu'elle est atteinte, témoigne de la parfaite sincérité de l'exécution. Aucune aujourd'hui n'atteint cet objectif.
Les picadors à leur avantage en général, salut pour les banderilleros Perez Mota et Alfredo Garcia au cinquième toro.
P.-S. : Rien de plus anti-taurin que la fête foraine installée au pied des arènes et dont le tintamarre vient perturber la liturgie taurine. La sous-préfecture manquerait-elle d'espace ?

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