mardi 6 juin 2017

Résumé chronologique de la feria de Vic 2017

Malgré le temps maussade, le millésime 2017 restera comme une belle réussite pour les pèlerins vicois. On y vit abondance de toros con trapío, poder, bravoure, noblesse. Les tercios de pique furent le plus souvent bien menés, quelques uns d'exception. Il y eut même quelques excellentes faenas et des toreros se révélèrent.

   Novillada de Raso de Portillo (samedi matin)
Les deux magnifiques santacolomas de RASO de PORTILLO lidiés en ce samedi matin ont lancé la feria de belle manière. Ils ont pris avec bravoure sept piques pour une chute. Et cela ne les empêcha pas de garder leur mobilité au troisième tiers.
Mario PALACIOS eut peur et ne put rester quieto devant le premier.
Miguel Angel PACHECO, par des cites lointains, sut profiter de l'allant de son adversaire. Vuelta après entière ladeada.
Un regret : que la pluie, en rendant la piste impraticable, oblige à arrêter la course et laisse deux novillos dans les chiqueros.

   Corrida de Dolores Aguirre (samedi après-midi)
Si l'on vous dit bravoure et noblesse vous ne pensez pas forcément aux toros de Dolores AGUIRRE. C'est pourtant les qualités que développèrent plusieurs toros de ce jour. En particulier le second, Carafea III (vuelta al ruedo), un beau burraco qui s'élança quatre fois à l'assaut de la monture de l'excellent Juan José Esquivel. Le suivant, Carafea II, fit preuve quant à lui d'une noblesse sans faille.
PAULITA, le moins bien servi, resta d'une discrétion exemplaire.
Octavio CHACON que l'on découvrait dans le Sud-Ouest laissa une excellente impression par son sens de la lidia et sa capacité à mettre en valeur les toros à la pique. Bonne faena et oreille de Carafea III.
Alberto LAMELAS connut, muleta en main, de bons moments face à son premier adversaire mais il tua par deux fois de manière catastrophique.

   Corrida-concours (dimanche matin)
Un très grand toro : Jardinero (6) de Los MAÑOS (vuelta et prix au meilleur toro) et deux toros intéressants : le MIURA (1) et le VALDELLAN (5) dans la corrida-concours sur laquelle je reviendrai en détail.
Deux grands tiers de pique par Manuel Bernal (1) et Gabin Rehabi (6).
Chez les matadors : LOPEZ CHAVES, l'homme de la situation; MORENITO de ARANDA, médiocre et MICHELITO, incapable.

   Corrida de Palha (dimanche après-midi)
Les toros de PALHA ont été bons : braves, nobles, de charge soutenue (salut du mayoral en fin de course).
Alberto AGUILAR ne fut aujourd'hui que l'ombre du torero qu'il était il y a quelques années. De plus tueur calamiteux.
Emilio de JUSTO (oreille, oreille) grâce à son toreo classique et engagé confirma ses bonnes prestations dans la région l'an dernier. Il gagnerait à moins crier durant les faenas mais c'est un torero à suivre avec intérêt.
Il y a beaucoup de douceur et de suavité dans le toreo de Ruben PINAR toutefois son positionnement par trop marginal l'empêche de dominer totalement et d'emporter l'adhésion.

   Corrida d'Alcurrucén (lundi après-midi)
Sous le soleil revenu est sorti sur le sable vicois un magnifique lot de cinq ans d'ALCURRUCÉN (origine Nuñez). Avec, en outre, des armures d'une longueur et d'un aigu qui faisaient frémir. Ce fut en revanche plus léger au niveau de la caste. Beaucoup de mansedumbre, peu de fond, mais une mobilité sans faille vers les chevaux ou sur les leurres qui favorisa une tarde entretenida.
 L'élégance de Curro DIAZ, sa douceur et son temple se jouèrent avec facilité de son premier adversaire qu'une entière portée en se mouillant les doigts foudroya (oreille). Face au quatrième qui jouait de la corne dans la muleta, l'artiste ne chercha pas à pousser le contre-ut (silence).
Grande faena de Juan BAUTISTA face au 3, prenant peu à peu l'ascendant sur son adversaire, le dominant dans un terrain réduit avec un toreo épuré. Recibir au second essai (oreille). L'Arlésien fut plus discret face au brusque cinquième (salut).
En ce jour d'alternative (la première octroyée en plaza de Vic Fezensac), le Vénézuélien Manolo VANEGAS (une oreille, vuelta) a impressionné par son oficio et la qualité de son toreo. Ils lui permirent de dominer deux cinqueños imposants, l'un querencioso, l'autre réticent à se livrer. Les qualités dont a fait preuve aujourd'hui le Sud-américain font de lui un authentique espoir.


1 commentaire:

el chulo a dit…

toujours intéressant car intelligent et pondéré. bravo! et quelle aficion!