jeudi 29 décembre 2016

Les mots de Luis Miguel Dominguin

Femme
"Pourquoi descendons-nous dans l'arène? Pourquoi revêtons-nous l'habit de lumière et chaussons-nous ces bas roses en plein âge atomique? Plus d'une fois j'en ai cherché la raison et, à mon avis, elle réside dans la présence de la femme sur les gradins. Si la femme n'assistait pas à la fête, les toreros n'existeraient pas. Moi du moins."  (Pour Pablo, p.28)

Grand torero
"Le grand torero se manifeste par sa façon de dominer le taureau, dont il révèle aux spectateurs les qualités."  (Pour Pablo, p.44)

Les toreros artistes
"Il m'est arrivé d'être bien pour le public, sans être inspiré, parce que je cachais cela par mon professionnalisme. Les gens donnent à certains toreros, qui se distinguent par leur irrégularité, le qualificatif d'artistes. Non, ces toreros sont souvent des sans honte. Le jour où ils n'ont pas envie, ils se débarrassent du taureau, un point c'est tout. Moi, le jour où je n'ai pas envie, je m'efforce de faire quelque chose. On m'a donné la réputation d'être capable de toréer quatre-vingt-dix pour cent des taureaux. Le résultat est que l'après-midi où je toréais avec un réel plaisir, je faisais vibrer davantage le public, c'est évident, mais cela ne le marquait pas tellement, puisque j'étais bon assez souvent. En revanche, ce torero qu'on appelle artiste, quand par extraordinaire il est dans un bon jour, les gens se prennent la tête à deux mains, font des envolées lyriques sur l'inspiration et l'art. Ce sont des histoires d'abracadabra !"  (Des taureaux dans la tête, p.51)

Les tremendistes
"Ce qui est difficile à mon sens est de rendre facile la difficulté. Les toreros qui jouent sur le frisson ne font que l'étalage de leur ignorance. C'est l'histoire du funambule : il marche avec assurance sur le fil, et les gens trouvent ça tout naturel; il commence à tituber, et la foule s'enthousiasme : "Attention ! Il va tomber !""  (Des taureaux dans la tête, p.53)

Madrid
"Madrid est un arène complaisante pour les mauvais toreros, et très difficile pour les bons. Elle couve toujours les toreros qui n'ont pas réussi. Les critiques qui veulent passer pour des vedettes font la même chose : ils prennent toujours le parti du faible, en disant qu'il torée les taureaux difficiles, alors que le fort n'affronte que les taureaux faciles. En réalité l'homme qui est à présent en position de force s'est trouvé auparavant en position de faiblesse. Il est parvenu où il est après avoir toréé avec succès Dieu sait combien de bêtes retorses. Le faible, qui le reste, ne doit s'en prendre qu'à lui même. Pour avoir le choix des taureaux, il lui suffisait de surmonter les premières difficultés."  (Des taureaux dans la tête, p.62)






















Antonio Ordoñez, Luis Miguel Dominguin, beau-frères et grands toreros

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