jeudi 19 mai 2016

Vic 2016 : les matadors

Curro Diaz
   La présence de Curro Diaz à Vic (en remplacement de Rafaelillo) rappelait les temps, maintenant lointains, où les organisateurs n'hésitaient pas à faire appel à des artistes andalous. On y a ainsi vu à plusieurs reprises Curro Vazquez, dont une fois en mano a mano avec Ruiz Miguel.
   Le Linarense du jour a acquis une sérénité et une assurance qui en font, outre ses qualités d'artiste, une valeur sûre. Il fit piquer ses toros avec modération et, après une hésitation, se montra parfait lidiador et artiste sincère face au quatrième Iban. Cela nous vaudra de belles naturelles, après lesquelles il retourne avec succès sur la corne droite qui l'avait mis en difficulté en début de faena. Et deux estocades d'école! Une oreille.

Morenito de Aranda
   Sa faena au cinquième Baltasar commence par une série magnifique puis va en s'effilochant, a menos comme le toro, sans que l'on sache si la faute en incombe au torero ou au toro. Oreille malgré tout.

Lopez Chaves
   La prestation du Salmantin fut avec celle de Curro Diaz la bonne surprise de cette feria. Visiblement motivé, il  montra ses qualités de lidiador chevronné et fut un excellent chef de lidia. Il sut profiter, dans son style macho et sans finasserie, des bonnes dispositions de son premier Valdellán. Une oreille.




Javier Cortés
   Malgré ses carences à l'épée (déjà!), novillero, Javier Cortés avait laissé de bons souvenirs dans la région. Aujourd'hui, après une période de vaches maigres, le voici remis en selle par Fernandez Meca. Sans doute attendait-on davantage de lui, mais il est encore vert car il a très peu toréé ces dernières années.
  Après une bonne réception à la cape, il a très bien débuté sa faena avec Salta Cancela, le toro primé de Los Maños. Puis il s'est laissé entrainer vers les planches, la fin de la faena a été confuse et pour terminer il a regrettablement tué d'un vilain bajonazo. Vuelta al ruedo (accompagné de son picador Gabin Rehabi).

José Carlos Venegas
   La prestation de Venegas à son second Valdellán a constitué un remarquable moment de pédagogie.
   Première partie : Comment toréer sur le voyage. Les passes s'enchainent, sans effet sur le toro, sans effet sur le public. Sur le sable, ça bouge, ça va, ça vient mais il ne se passe rien.
   Puis une prise de conscience, peut-être aidée par l'extérieur (le public ?, le callejon ?).
   Et donc deuxième partie : Je me centre, je rentre dans le terrain du toro, je le détourne, bref je torée. Et là, miracle, le public réagit, les ovations crépitent. Ce qui était sans âme et sans efficacité s'est transformé en beau et bon toreo. Vuelta après pétition.

Manuel Escribano
   Le Sévillan dut tuer trois Victorino à la suite de la blessure de Paco Ureña. Il le fit en professionnel aguerri et essaya de tirer le maximum du dernier toro. Un seul reproche : ses laides estocades traserissimas.

Paco Ureña
   Paco Ureña a voulu toréer comme il le fait habituellement : avec sincérité. Peut-être Mecenas, un dangereux Victorino, ne valait-il pas cette sincérité. Toujours est-il que le Murciano finit la course à l'infirmerie avec un coup de pointe à la jambe, après en avoir fini dignement avec son adversaire.




Juan del Alamo
   Il fit piquer excessivement ses toros et manqua de respect envers son toro blessé en essayant de le toréer malgré son pied abimé.

Luis Miguel Encabo
   Luis Miguel Encabo est une vieille connaissance, il était plus pimpant il y quelques années. Il laissa partir le bon Pedres avec ses deux oreilles.

Thomas Dufau
   Le local avait amené du monde aux arènes. Il assuma avec efficacité le travail de mise en suerte lié aux impératifs d'une corrida-concours. Jamais en difficulté (Dufau est un torero technique) mais jamais non plus au cœur de l'action. Dommage, car ses deux adversaires (Hoyo de la Gitana et Pedraza de Yeltes) offraient des possibilités.

César Valencia
   Sincère mais tendre, le petit Vénézuélien, qui avait été la révélation de la feria précédente, se trouva en difficulté face au redoutable sobrero de Valdellán. Les professionnels disent que toréer un toro qui ne se fixe pas est la chose la plus dangereuse de ce métier déjà en lui même dangereux. César Valencia, jouant son va-tout (il n'avait pu toréer son premier adversaire handicapé) en fit l'amère expérience avec blessure grave à la clé.

Perez Mota
   Le Gaditano fut à la dérive avec ses deux Victorino.

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