lundi 9 septembre 2013

Mano a mano en Dax

Un grand moment
   La lidia de Matemáticas, troisième toro de la tarde et second du fer de Victorino MARTIN a été le grand moment de la corrida et, pour moi, un des grands moments de la temporada. Il mit à rude épreuve la cuadrilla de Morante, Morante lui même, mais celui-ci en acceptant et en gagnant (sauf à la mort) le combat proposé a mis en évidence le poderío de son toreo y compris donc devant ce que la cabaña brava propose de plus difficile. Car Matemáticas, magnifique exemplaire de Victorino, negro entrepelado, bien armé, connaît surtout le grec et le latin. Il montre sa bravoure magnifique dans une première pique où il pousse avec franchise et sans discontinuer jusqu' au centre et retour. Il accuse le coup et semble en tirer la leçon car à la seconde pique il se montre plus défensif, donnant essentiellement des coups de tête. Dès lors il sera un démon.
    Première paire de banderilles : il crochète Antonio Jimenez ''Lili", le reprend au sol et s'acharne sur lui (fracture du poignet pour le banderillero). Deuxième paire : une banderille au razet. Troisième paire : Paco Peña, prudent, garde ses distances; en vain, Matemáticos le jette au sol, fond sur lui et le lance en l'air. Simple culotte déchirée pour l'homme de plata (ouf!) qui donnera un grand tercio de banderilles au 5 (olé!).
   Quand Morante prend la muleta la tension est à son comble. Le public se partage entre les sceptiques qui ne voient pas comment l'homme de la Puebla va pouvoir s'en tirer, les malsains qui commencent à exprimer leur mauvaise humeur et les fervents qui encouragent le torero. Qu'est-ce qui fait que Morante décide de se lancer à l'abordage? Mystère d'un homme et mystère de la tauromachie.
   Matemáticas est inabordable à gauche, ce que saura montrer le torero, mais sur la droite peut-être ... Le maestro s'arrime. Son sitio est sûr. Il aguante les charges violentes, conduit, essaie de prolonger le parcours, y parvient parfois, réussit même à lier les passes. En un mot il domine la fiera. Un grand moment de tauromachie.
   A l' heure de la mort Morante se désunit, l'affaire traîne un peu. Tout se termine par une grosse ovation avec salut du maestro, les sifflets des imbéciles se mêlant aux acclamations des aficionados.

NB : Ceux que j'appelle imbéciles, exquise politesse de ma part, sont en l'occurrence les spectateurs qui vont aux arènes depuis 15 ou 20 ans et ne font toujours pas la différence entre, pour rester simple, un toro facile, un toro exigeant et un toro très difficile, voire assassin. Ils s'imaginent qu'à chaque toro on peut balancer sa faena préfabriquée. Indécrottables!

Il serait injuste de ne pas dire un mot de Sébastien Castella qui, face à un Victorino museau au ras du sol mais faible et un Garcigrande piquant, montra ses bonnes dispositions et excella dans les naturelles (oreille aux deux).
  

10 commentaires:

Anonyme a dit…

je veux bien que l'on puisse avoir vu Morante dans un grand moment , mais enfin quelle triste corrida à nouveau ou l'anarchie était de règle dans tous les coins (si l'on peut dire )du ruedo .Pour ce qui est des indignés d'avoir vu un tel spectacle , oui j'en suis et je le revendique tellement ces toreros pseudo-stars ne respectentent plus ce pourquoi et de quoi ( très grassement ) ils vivent .Vivement que ces mano à mano de gavès prennent fin tellement leur envie de faire bien et dans les règles (en respectant l'essentiel de ce qui est la lidia )est si peu palpable ... oui comme je leur ai crié c'était la tarde des Paillassos réunidos

Anonyme a dit…

Pour moi le grand toro de Victorino méritait le combat que ne lui a pas livré Morante; j'étais très- trop? - loin du combat titanesque entre Canario et Robleño le 22 juillet 2012 à Mont-de-Marsan. Je n'ai ni sifflé ni applaudi; j'étais déçu pour ce toro; et pour le 1° qu'il a délibérément fait assassiner à la pique et pour le 5° manso qui l'a baladé sans qu'il tente une seule fois de le retenir dans sa muleta.
J'en ai lu des vertes et des pas mûres sur Castella qui, certes, choisit un peu trop ses toros, mais hier il a montré au Sud-Ouest qui il est et qu'il doit absolument revenir l'an prochain. Le purgatoire était peut-être mérité pour lui, mais à quand enfin le purgatoire pour El Juli?

ATC a dit…

C'est bien connu, les imbéciles ne connaissent rien aux mathématiques !

Anonyme a dit…

ce doit être vrai, si vous le dites...je n'ai jamais été certain que 1+1=2 et le suis encore moins aujourd'hui!
Beñat

Anonyme a dit…

...et je ne parle pas de l'attitude du Président de cette course. J'étais convaincu que M.AMESTOY était beaucoup plus sérieux c'est-à-dire capable de masquer son parti pris. Je me suis lourdement trompé; cela était visible jusque dans ses postures durant les faenas suivant qu'il s'agissait de l'un ou de l'autre des toreros. Je ne parle même pas de l'envoi de la musique totalement hors de propos sur le Victorino de Morante!
Beñat

velonero a dit…

ATC et Beñat,
1€ + 1€ = 1 demi (à la buvette des arènes)
Anonyme 1,
si tu n'existais pas il faudrait t'inventer. Je ne vois qu'une réponse à ton commentaire : Vive l'anarchie!
Anonyme 2,
Morante, Juli, Castella, Robleño, à chacun ses mérites et ses faiblesses. Pour moi, bien sûr, Morante est largement au-dessus de tous y compris dans sa manière de laisser voir ses doutes et ses faiblesses (ce qui, j'ai l'impression, met beaucoup de spectateurs mal à l'aise). J'ai dit le bien que je pensais de Castella mais s'il veut acquérir une dimension supérieure (celle qui lui manque encore) il va falloir qu'il se mette à toréer de la droite sans utiliser le pico. As-tu remarqué, en revanche, comme Morante cite et guide le toro avec la panza de la muleta et comme celui-ci passe près de son corps?

el Chulo a dit…

Anonyme me semble être le roi des paillassos comme il dit. j'aurais préféré payaso pour de pas insulter la langue du divin manchot ou carrément paillasses pour rester français plutôt raffiné et alors e passer du reunidos.
tous les goûts doivent être dans la nature mais comparer morante à robleno me paraît incroyable, ne serait ce précisément que pour le sitio. que notre anonyme regarde bien où robleno se place.
c'est le grand mystère de la corrida:padilla, el fandi, el cordobes et morante! dios mio.
merci en tous cas pour cette resena velonero!
avec ta permission je la traduira pour ma chère condesa!

velonero a dit…

Merci pour ton commentaire, Chulo.
Tu peux, bien entendu, utiliser mon texte comme tu l'entends.

Anonyme a dit…

Tout-à-fait d'accord avec la reseña
MORANTE a été génial,une fois de plus,évidemment,mais cette fois dans le bon sens,face à un toro très difficile,assassin à gauche,qui en aurait mis beaucoup en déroute à droite(j'ai des noms).
Respect total.
Le hautbois mélancolique

RAFAEL a dit…

Cher VALONERO
Que reseña hombre ! Et quel grand moment nous avons vécu avec le Morante ! À tous ceux qui n'ont pas perçu le grand combat entre Matematicas et Morante de la Puebla , je ne peux rien pour vous ! Si vous n'aimez pas le Morante restez chez vous ou alors quand il est en piste , descendez l'escalier et allez boire un demi , 2 euros le demi ! 2 euros !
Pffffff .....comment peut on passe à côté d'un moment aussi fort ? Comment ?