jeudi 12 avril 2012

Arles 2012, corrida de Miura

Chaque lot de MIURA combattu ramène l'aficionado à la même question, celle de la fidélité à la légende. Cette légende s'est construite peu à peu, à partir d'événements extraordinaires parmi lesquels la mort de nombreux matador tient une place essentielle. Chaque course est l'occasion de comparer le comportement des toros que l'on voit ici et maintenant avec l'idée que l'on se fait de ce que doit être un toro de Miura. Cet idéal du Miura pourrait tenir, sous sa forme épurée, en trois mots : présentation, puissance, dangerosité.

Qu'en fut-il des Miuras de cette feria arlésienne?

En ce qui concerne la présentation, on peut la considérer comme bonne et conforme à la légende avec même une heureuse surprise pour les cornes. Il y a en effet belle lurette que je n'avais vu des pitones aussi astifinos chez Miura. Il me vient à l'esprit la miurada de 1993 (ma première miurada en ces lieux) où tous les toros arboraient des armures détruites, parfois de simples moignons.
Ce qui peut inquiéter en revanche c'est l'uniformisation des robes. Cinq toros sur six cárdenos, voilà qui est inhabituel dans un élevage connu pour la grande variété de ses pelages.

En ce qui concerne le poder ce fut une véritable bérézina à laquelle l'élevage ne nous a ces derniers temps que trop habitué. Il y eut deux toros invalides (le 4 et le 5), impropres au combat de l'arène; deux toros d'une grande faiblesse (le 2 et le 3); le premier sans faiblesse mais sans poder. Seul le dernier fut conforme à l'image que l'on peut se faire d'un Miura.

Venons-en maintenant à leur dangerosité.
Avec deux extrêmes :
 - le sixième pose, à la muleta, de sérieux problèmes à son matador. Il accepte les passes et charge franchement à condition que le placement du torero soit parfait; ce qu'il refuse en revanche c'est le toreo lié qu'essaie de pratiquer Savalli : à la deuxième passe la charge se raccourcit et à la troisième il vient sur l'homme. Dondequiera, negro bragado cinqueño de 600 kg est le plus miura du lot, le seul du jour à sauver l'honneur de la devise.
 - à l'opposé, Remontisto, sorti en deuxième position fait preuve dans la muleta de Javier Castaño d'une noblesse qui confine très vite à l'innocence et à la fadeur. Il est auparavant allé au cheval avec facilité mais son manque de caractère s'il ne l'empêcherait pas d'être considéré comme un assez bon toro d'une ganaderia commerciale ne peut en faire qu'un médiocre Miura.
En fin de compte les meilleurs moments de la tarde, ceux où les Miuras furent le plus miuras eurent lieu lors de leur sortie en piste. Ils se montrèrent alors plein de fureur et les regards provocateurs qu'ils lancèrent aux occupants  du callejon - leur hauteur le leur permettait - restèrent hélas sans suite.

Mehdi SAVALLI fut, à ses deux toros, remarquable tant lors de ses réceptions à la cape pleines d'art, de sincérité et de dominio que lors de ses paires de banderilles qui mirent les étagères en ébullition. On se souviendra en particulier d'un quiebro inattendu au sixième. Hélas pour lui tout se complique par la suite.

2 commentaires:

ElBisonFuté a dit…

to be or not to be version has been; c'est malheureusement ce que nous offrent les miuras d'aujourd'hui qui vivent sur la légende de leurs prestigieux ancêtres

Anonyme a dit…

les Miuras ont touché le fond. L bon service à rendre aux hijos est de ne plus acheter leurs toros.