La banalité des cartels de cette Madeleine ne m'ayant pas incité à reprendre mon abonnement j'ai jeté mon dévolu sur la corrida du lundi. Des amis de bon goût m'assurent que samedi Alejandro Talavante a eu une excellente actuacion face à un Nuñez del Cuvillo et que, le lendemain, Matias Tejela a connu une grande journée face à deux bons toros de Margé.
Quel lot celui de Samuel FLORES en ce lundi 18 juillet! Un corridon! Et quelle personnalité chez ces toros mêlant en permanence et à des degrés divers selon les individus mansedumbre et bravoure. Deux d'entre eux (le 2 et le 5) hélas se lésionnèrent à un pied et ne purent donner toute leur mesure. Mais il y eut deux très bons toros. Infantil le premier, poussant fort jusqu'à la chute sous la première pique puis con mucho que torear au dernier tiers, puissant, mobile, bronco; cela ajouté à une armure extrêmement développée faisait de lui un adversaire particulièrement redoutable. Juagarzo enfin le sixième qui alterna au premier tiers ruades de manso et poussées dévastatrices (sur plus de 20 mètres face au cheval de réserve qui parvint remarquablement à conserver son équilibre). Un toro d'une grande fixité et noblesse au troisième tiers. Deux toros enfin chez lesquels domina la mansedumbre (le 3 et le 4).
Bien qu'il ne soit pas parvenu à triompher pleinement Enrique PONCE (salut et vuelta) sort grandi de l'épreuve. D'abord parce qu'il est le seul matador du G10 à accepter d' affronter des toros d'un tel trapío et d'un encaste non encore aseptisé. Ensuite parce qu'il réussit, face aux plus difficiles de l'après-midi (l'un par son agressivité qui paraissait indomptable, l'autre, à l'inverse, par son refus du combat et ses fuites incessantes), en puisant dans ses réserves les plus extrêmes de sang froid, de savoir torero et d'amour propre, à dominer in fine ses deux adversaires. Des lidias passionnantes à suivre et à l'issue longtemps incertaine. De la vraie tauromachie en somme.
Juan BAUTISTA m'a semblé être venu à Mont de Marsan avec la ferme intention de ne pas salir son costume. Mission accomplie.
Alberto AGUILAR toréa bien Juagarzo sur sa droite mais son incapacité à tuer lui fit perdre toute possibilité de trophée.
Au bilan de l'après-midi, des toros imposants, une vingtaine de piques, trois chutes de picadors, des combats : bref une corrida.
Je m'envole demain pour un pays où le taureau est le symbole de la puissance de l'argent... Suerte à Tyrosse et Orthez...
2 commentaires:
Je me suis régalé
Bien sûr une mansada ++ mais quel poder
Pas une once d'ennui et puis Ponce
qui a donné avec intelligence une leçon de toreo à un public qui à 80 % n'a rien su voir, habitué qu'il est aux tournocotis tournicotons.
Des toros mansos et un torero qui a su résoudre l'équation et petit Alberto qui a essayé mais n'a pas pu ou su face au 6°
Et les mêmes qui demandent de l'émotion mais vont voir les Garcipequeño ou la Quinta aseptisée par Juli lui même.
Enfin.......
La seule corrida intéressante de cette Madeleine 2011.
Des toros mansos qui ont redonné un peu de lustre au tercio de pique ... Il fallait les y amener !
Et, la technique de Ponce face à son second : il a fallu endurer les braillements de ceux qui n'ont aucune patience (!).
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