lundi 2 mai 2011

Indulto (3)

En fin de compte, le toro que l'on gracie c'est toujours le gentil toutou, celui qui se laisse toréer à l'infini, qui donne l'impression d'être un ami de l'homme. Bref celui dont la sauvagerie, la férocité ont suffisamment été gommées pour qu'il apparaisse plutôt aux yeux du public comme un animal domestique que comme un toro brave. Or on ne fait pas de mal aux animaux domestiques. Ainsi la boucle est bouclée, on ne gracie pas actuellement les toros pour leur bravoure mais pour leur domesticité. Pour un éleveur digne de ce nom, la grâce est une honte.

4 commentaires:

Xavier KLEIN a dit…

Les grâces, il faut les laisser à Marie, qui paraît-il en est pleine.
Ce n'était toutefois pas des enfants de Marie qui ont épanché la leur, ni des perdreaux de l'année.
Plutôt des agents actifs de la cinquième colonne du complexe taurino-industriel.

el chulo a dit…

sobre et parfait!

ceci confirme la tendance irreversible de la corrida spectacle spectaculaire, sans tercio ni lidia ni toro ni matador de toros.

le transfert aussi dans le domaine de la "compassion" et ce message subliminal aux antis: voyez comme on les aime nos toros.

a tel point que le plus sérieusement du monde on cherche une évolution de la pique "qui ne concentrerait pas leurs critiques", une pique velcro? et qu'on réfléchit à haute voix sur la nécessité de la mise à mort.

définitivement, ce "spectacle" n'est pas le mien et ne m'intéresse pas.

C.Crépin a dit…

La corrida moderne qui nous inquiète est bruyamment plébiscitée par un public nombreux souvent ignorant. Mais c'est la règle du jeu. Et l'aficion va disparaître car, sur les gradins, elle n'est même pas une minorité "visible" ou audible.
Dans les clubs ou sur les blogs, la pertinence ne serait-elle pas d'expliquer à l'aficionado comment on sauve la lidia de cette tendance "irréversible", autant que l'instruire sur les finesses et l'authenticité d'une corrida qui va disparaître ?

el chulo a dit…

par exemple, lorsqu'une de ces figuritas letales font la fleur de venir tuer deux toros pour 150 000 à 250 000 euros dans certaines plazas françaises, on a une ébauche de réponse non, alors qu'ils imposent "leurs" toros et leur cartel. réponse donnée: ils garantissent le "lleno". imparable!