jeudi 26 mai 2011

Le premier manuel tauromachique français


Les courses de taureaux expliquées,

Manuel tauromachique à l’usage des amateurs de courses

par Oduaga-Zolarde
1854

Oduaga-Zolarde n’est autre qu’Aguado de Lozar, l’organisateur des premières corridas françaises qui eurent lieu à Saintesprit (aujourd’hui commune de Bayonne) en 1853.

Publié à la suite du succès rencontré par cette première expérience, on peut considérer que ce premier traité a contribué à former les toutes premières générations d’aficionados français. L’écriture, aujourd’hui délicieusement désuète, mais d’une élégance et d’une clarté exquises n’est pas le moindre charme de l’ouvrage.

On y trouvera pour commencer une défense de la corrida contre ses détracteurs, qui se termine ainsi : « La tauromachie est la plus ingénieuse expression, la plus savante mise en scène de cet antagonisme éternel [entre l’homme et l’animal sauvage]. C’est ce qui explique son règne depuis des siècles, à travers tant de révolutions et de ruines ; c’est ce qui résout ce problème étrange et peut-être unique au monde d’une institution qui date évidemment des temps barbares, et qui demeure debout et plus que jamais florissante au milieu des modernes civilisations. »
Puis un précis historique suivi de la biographie des toreros les plus renommés. Pour l’auteur, « ce fut pendant le règne de Charles II [1665-1700] que les courses atteignirent leur plus haut degré de splendeur ».
Plus tard, « Les dernières années du XVIIIème siècle furent la seconde époque où les courses de taureaux, avec un caractère différent, brillèrent de leur plus grand éclat et atteignirent leur plus haut degré de splendeur, grâces aux deux Romero, à Costillares, à Pepe Hillo, glorieux rivaux dont les efforts ravivaient sans cesse l’intérêt du public et fournissaient des aliments nouveaux à l’avidité des spectateurs, en même temps qu’ils contribuaient puissamment aux progrès de l’art tauromachique ».
Après la nécessaire partie consacrée au vocabulaire taurin, on trouve une notice sur les principales ganaderias espagnoles divisées en trois espaces géographiques : la Castille (les plus nombreuses mais quasiment toutes disparues aujourd’hui), l’Andalousie (avec entre autres Cabrera, Lesaca et el Barbero de Utrera) et la Navarre.

Des bonus particulièrement intéressants sont disséminés au sein du livre :
- une reseña très complète des fameuses premières corridas de 1853, vues par le Courrier de Bayonne, l’Illustration ainsi que par la Presse sous la plume de Théophile Gautier.
- la lettre d’un témoin oculaire décrivant la mort de Pepe Hillo en 1801.

On peut trouver la réédition de l’ouvrage dans les librairies spécialisées. L’édition originale, rarissime, est hors de prix.


2 commentaires:

el chulo a dit…

1953 ou 1853? faute de frappe non?

abrazo

velonero a dit…

Oui Chulo faute de frappe que je corrige illico, merci pour ton œil auquel rien n'échappe et enhorabuena pour ton retour sur la blogosphère.
Abrazo