lundi 18 avril 2011

Corrida concours à Zaragoza : un bon toro, deux excellents picadors et un lidiador

Peu de monde.

Concha y Sierra
Magnifique negro salpicado mais de nulle bravoure. Cherche à sauter la barrière, 4 picotazos pris en manso, faible de pattes.

Felipe Bartolomé
Gargantillo est un magnifique cárdeno cinqueño bien fait, harmonieux, bien armé, donnant une impression de sérieux malgré ses 480 kg. Un toro con trapío. Le tercio de pique est enthousiasmant : 5 fois Gargantillo s'élancera contre le picador. Il a sa distance, même placé loin du piquero il se rapproche à petit pas avant de partir à l'assaut. Il a aussi son style, ses poussées sont brèves mais franches et violentes. Romualdo Almodovar se montre excellent cavalier et pique parfaitement (grande ovation). A la muleta, le buendía, s'il a perdu de son alegria, montre néanmoins une grande noblesse en particulier sur la corne gauche avec une charge longue et pastueña que Serafin Marin exploite dans deux excellentes séries de naturelles (oreille pour le Catalan et vuelta al ruedo pour le toro). Quelle surprise et quelle joie de voir sortir d'un élevage quasiment absent des ruedos depuis 20 ans un toro qui exprime si parfaitement les qualités de la caste Santa Coloma!

Juan Luis Fraile
Sortijero cumule les handicaps : il n'est pas beau, il sort après un excellent toro, il affronte un matador médiocre (Serranito) et un picador pire encore qui le saigne dans une première puya assassine. Dès lors le toro ne peut plus être jugé; il se montrera, malgré le traitement reçu, encasté au dernier tiers.

Adolfo Martin
Classique alimaña de la casa, armure aparatosa, 4 piques prises avec distraction, puis intraitable sur les deux bords malgré l'engagement sincère et l'oficio de Javier Castaño.

Adelaida Rodriguez

Le représentant de l'encaste Lisardo Sanchez/Atanasio Fernandez occasionnera le second grand moment de cette corrida grâce à un tercio de vara exceptionnel. 5 piques prises de plus en plus loin (les deux dernières quasiment de l'autre extrémité du ruedo) et en allant a mas. Manuel Molina pique excellemment et dans le morillo et Serafin Marin assure les mises en suerte avec élégance et maestria. Hélas, avec ses 580 kg, Garboso possède un corps d'obèse plus que d'athlète, il s'affalera en début de faena pour ne se relever qu'avec difficulté et perdre toute chance de disputer le prix au Felipe Bartolomé.

La Reina (José Miguel Arroyo "Joselito")
Le domecq manque de fixité dans les trois piques qu'il reçoit mais il fait preuve au dernier tiers d'une noblesse codiciosa qui met en déroute le modeste torero local Serranito, appelé en remplacement du non moins modeste et local Alberto Alvarez, blessé en s'entraînant (mala suerte para todos!).

Précisons qu' à partir de la quatrième pique la puya de tentar a été utilisée et que chaque ganadero, présent dans le callejon, peut diriger la suerte de varas en communiquant avec les toreros.

prix au toro le plus brave : Gargantillo de Felipe Bartolomé
prix au meilleur picador : Romualdo Almodovar
prix au meilleur lidiador : Serafín Marin


Gargantillo de Felipe Bartolomé

1 commentaire:

el chulo a dit…

hè oui,
paix à son âme, piquer avec la pica de tienta ou ne pas piquer du tout, pas plus que toreer ou lidier, était le must de monsieur juan pedro, et de dede, faut t'il s'en souvenir?
pour le reste on m'a dit que c'était un homme exquis, qui plus est, merde, un français qui a appris aux espagnols comment faire des toros. paix à son âme!