jeudi 8 avril 2010

Arles 2010 (2)

Je n'aime pas les journées taurines continues. Six toros le matin, six toros le soir, c'est de la boulimie d'aficion. Je me réserve donc pour les Miura de l'après-midi, tant pis pour les Ana Romero. Avec une petite pensée, tout de même, pour la terrible novillada d'Hagetmau en 1974 et la grave blessure du brave Celestino Correa qui mit pratiquement fin à sa carrière. Je n'en ai pas revu depuis.
A l'heure de l'apéro, mes compañeros m'informent que ceux du jour, invalides pour la plupart, ont offert trois oreilles (locales) à Roman Perez. Les temps ont bien changé.

Arles, une matinée sans toros, c'est le moment idéal pour flâner dans les innombrables expos et pour faire le plein de livres taurins.
Deux grandes émotions cette année, la rétrospective des photographies taurines de Lucien Clergue (au palais de l'Archevêché jusqu'au 2 mai). Ne pas rater la petite salle où sont exposés trois ''toros morts'' grand format. Magnifique!
Outre la beauté et la charge émotive de certaines photos (en particulier les portraits d'El Cordobés et de Chamaco), on est si vivement frappé par la pertinence des clichés que l'on se dit à plusieurs reprises "voilà un type qui sait se trouver exactement au bon endroit, exactement au bon moment''. En photographie, sans doute une définition du talent.
Autre exposition remarquable,à l'Espace Van Gogh, Noir e(s)t lumière, dans les coulisses de l'école taurine d'Arles, photographies de Bernard Lesaing . Des photos qui réussissent à conjuguer recherche esthétique et forte charge émotive.
Dans les deux cas, du noir et blanc et de l'argentique..




Miurada

Une belle et bonne miurada. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu, en France, un lot de Miura au trapío aussi homogène (le cinquième excusa son absence de queue par une caste débordante), aux armures aussi astifinas. [Après avoir vu les photos sur Campos y Ruedos, astifino me paraît un tantinet exagéré, alors disons mieux armé que d'habitude!] Les remous autour des analyses de cornes menées sur le lot de l'an dernier n'y sont sûrement pas étrangers...
A noter aussi aujourd'hui le sérieux de la présidence : à corrida sérieuse, présidence sérieuse.
Au niveau du comportement, pas de hauts sommets, mais beaucoup de satisfactions avec quatre toros intéressants.
Evacuons les deux de Padilla, sosos. Du coup Juan José reste calme, ça nous fait des vacances.
Le second est un pur assassin, mais pas le sournois habituel de la devise qui accepte la première passe pour mieux se rabattre sur l'homme à la suivante. Non, un tueur plein de franchise qui annonce son programme dès la réception à la cape : "Sur la droite, je t'égorge et sur la gauche je te transperce le ventre''. Après trois grosses piques, il renouvelle le message à la muleta et Rafaelillo, à juste titre, abrège les débats sous les sifflets des imbéciles.
Tout en restant miuras, les trois autres permettent le toreo. Mehdi Savalli se montre sûr à la cape (avec notamment d'excellentes mises en suerte à la pique) et brillant aux banderilles. C'est après, avec muleta et épée, que ça se gâte un peu.
Le grand moment de la tarde, et pour moi, de la feria sera l'intense combat entre Intruso cinquième Miura et Rafaelillo. Le toro a été brave sous deux piques. A la première il renverse le picador qui lui tombe dessus, mais il n'en a cure, ce qu'il veut c'est la peau du cheval. A la seconde il pousse avec constance. Le troisième tiers est indécis. Tantôt Rafaelillo prend l'avantage et réussit à dominer la fiera par naturelles, tantôt c'est Intruso qui prend le dessus, il envoie la muleta dans les airs, oblige le matador à rompre ou à un desplante de recours. Aucun des deux ne veut s'avouer vaincu, le public vibre. C'est ça la corrida!



2 commentaires:

Los Coquillas de Cifuentes a dit…

He iniciado un blog, dedicado al encaste COQUILLA, que crío desde hace 28 años, si puede, podemos intercambiar enlaces. Cordiales salúdos.loscoquillasdecifuentes.blogspot.com

velonero a dit…

Suerte para su blog y para el encaste coquilla. En Francia veremos los de Sanchez Arjona el 15 de agosto en Roquefort.