dimanche 17 mai 2009

Toreros para la historia 1

A quoi ressemblait le déroulement d'une corrida au début du XXème siècle? Grâce aux tous premiers documents tournés peu après l'invention du cinématographe, le premier volet de la série de Fernando Achucarro donne sans doute la meilleure réponse possible à cette question qui taraude tout aficionado. Depuis la sortie du toril, avec les picadors déjà en piste, jusqu'à la mort, toutes les phases de la lidia sont présentes dans cette compilation d'une quarantaine de minutes dont le but est aussi de nous montrer, même de manière fugace, les principaux toreros de l'époque. Ricardo Torres "Bombita" et José Gomez "Joselito" sont ceux que l'on voit avec le plus de continuité.
Quelques images frappent l'esprit : l'arrivée en calèche de Luis Mazzantini aux arènes de Madrid en 1901, le style particulier de Machaquito pour tuer, la mort encastée d'un toro con trapío à Valence.
Les quites sont le moment où les toreros peuvent montrer leur brio et leur virtuosité. Mais ils répondent aussi à une nécessité absolue de la lidia car il est impératif de détourner le plus rapidement possible le toro du cheval (non protégé) et du picador (souvent à terre). Il s'agit également de détourner le regard du public du spectacle peu ragoûtant que constitue le cheval blessé ou agonisant.
A la muleta, les passes hautes, le toreo genou plié, les molinetes sont donnés avec une grande élégance. Il n'est bien sûr pas question de conduire la charge du toro sur une grande distance pas plus que d'enchaîner les passes sans solution de continuité comme cela se fait aujourd'hui.
L'impression que me donnent ces images est que toréer, à cette époque, c'est affirmer sa capacité à défendre son terrain contre les assauts du toro et si possible le faire avec élégance. C'est ce que réussit souvent Joselito, que l'on voit ici, au début de sa carrière, à Séville, le jour de son alternative en 1912, et à Madrid, l'année suivante, lors de la despedida de Bombita. "Joselito, qui pratiqua merveilleusement l'art prestigieux du toreo à la Pepe-Illo, fut, à coup sûr, l'intelligence vive naturelle la plus extraordinairement sensible. Aussi le toreo en ses mains paraissait-il magie, prodige, merveille, intelligible jeu de Birlibirloque." (José Bergamin)


Et pourtant, c'est Joselito que les toros tuèrent.

Joselito expuesto en su casa de Madrid, dessin de Vázquez Diáz

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce documentaire doit etre passionnant. Il serait intéréssant de savoir ou et comment se le procurer.
Frédéric.

velonero a dit…

La série Toreros para la historia de Fernando Achucarro compte 20 dvd que l'on peut trouver chez les marchands ambulants autour des arènes ou bien à La boutique des passionnés (www.passion-toros.com)pour environ 15€ le dvd.