A la mémoire de Frédéric Augé, aficionado torista, qui aurait aimé la caste des Victorino mais aurait déploré la manière dont a été mené le tercio de piques.
Samedi 18 octobre 2025 Jaén
très beau temps Coso de la Alameda
media entrada
Six toros de Victorino Martin, bons (8 piques, vuelta au 2 et au 4), pour Curro Diaz (une oreille, une oreille), El Cid (deux oreilles, une oreille) et David Galvan (division d'opinions, deux oreilles).
Quelle meilleure manière de terminer une temporada que celle de voir lidier six bons toros de Victorino Martin ! Le lot de Jaén constituait une belle démonstration de la variété (d'aucuns diront disparité), aussi bien au physique qu'au moral, que l'on rencontre dans le prestigieux élevage de la A couronnée. Avec un dénominateur commun, celui de la caste et donc de l'intérêt et de l'émotion toujours présents dans le ruedo.
C'est précisément la caste du premier qui lui permet de surmonter sa faiblesse et de mettre en difficulté Curro Diaz.
Le second avec une charge magnifique sur les deux cornes est le Victorino dont rêvent tous les toreros qui affrontent cet élevage.
Le troisième est l'alimaña classique de la casa.
Intraitable à la cape, le quatrième, à l'armure de cauchemar, montre vite une belle noblesse sur la corne gauche.
Le cinquième de charge soutenue mais gardant tête haute.
Charge soutenue aussi pour le dernier dont la mort en brave sera applaudie par le public.
Tous braves mais hélas mal mis en valeur au cheval, le public local montrant peu de goût pour le tercio de piques. Dommage ! Un public par ailleurs porté au triomphalisme, bien aidé en cela par la présidence. Actualité madrilène oblige, rappelons que c'est ici, sur le sable du Coso de la Alameda qu'Antoñete donna en 1999 à l'âge de 67 ans une des meilleures faenas de sa vie face à un petit toro de feu de Victoriano del Rio (voir ici).
On honora en début de course l'excellent professionnel que fut Juan Carlos Garcia (matador de toros puis banderillero) qui mettait fin à sa carrière ce jour. Le Jienense était venu plusieurs fois par chez nous notamment à Vic où il coupa l'oreille d'un Palha en 1997.
Curro Diaz toréa avec la foi d'un débutant. Il fut souvent à la merci du 1 mais une belle estocade lui permit de couper une oreille. Il exploita avec la classe qui caractérise son toreo la bonne corne gauche du 5. La mort fut plus laborieuse en trois épisodes avec cogida impressionnante.
Il va sans dire que le toro de ensueño était pour El Cid dont la réputation de torero heureux lors des sorteos n'est plus à faire. Le Sévillan eut face à lui de bons moments avec quelques enchainements et pechos de qualité mais le tout resta nettement en-dessous des possibilités offertes. Deux oreilles généreuses après entière trasera. Après avoir été débordé à la cape (comme à Mont-de-Marsan en juillet) par la codicia du 5, il eut le mérite de s'accrocher face à un toro qui gardait la tête haute et auquel il parvint à donner quelques séries dominatrices avant de se désunir à la mort.
David Galvan fut paniqué d'entrée par la dureté du 3, un tío de 583 kilos de charge courte et orientée. Totalement desconfiado, au point de trébucher et tomber sous le museau du toro, sauvé par l'intervention du péonage, il opta pour la brièveté et on le siffla. Il se racheta en accueillant le 6, cornalón et astifino, par une magnifique série de véroniques. La faena manqua en revanche de qualité mais elle sera portée par la musique, la charge vive du toro et le triomphalisme du public. Deux oreilles après entière contraire et mort en brave du toro.
Une course de Victorino Martin de grand intérêt, comme presque toujours.
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