A une époque où les principales attaques contre la corrida viennent des milieux politiques et en particulier, en Espagne, de l'extrême gauche, il était nécessaire que, issue de la gauche elle-même, s'élèvent des voix en défense de la tauromachie. C'est chose faite avec le livre de Eneko Andueza, député du Partido Socialista de Euzkadi au Parlement basque, Los Toros, desde la izquierda. Dans la préface, Carmen Calvo, grande aficionada et rien moins qu'actuelle première viceprésidente du Gouvernement espagnol, écrit : "Il est important que depuis la gauche nous sautions dans l'arène et nous manifestions sans complexes".
Il était temps en effet que, face à l'attitude ambigüe du PSOE et à l'hostilité déclarée de Unidas Podemos, ceux qui, au sein de la gauche, appuient la tauromachie, fassent entendre leur voix. Les milliers d'Espagnols, électeurs de gauche, qui aiment la tauromachie et se rendent aux arènes avec assiduité ont avalé bien des couleuvres ces derniers temps avec un Président du Gouvernement (Pedro Sanchez) et un ministre de la Culture (José Manuel Rodriguez Uribes) clairement antitaurins.
Ce livre arrive donc à un moment crucial à plus d'un titre. D'une part il s'agit de redonner aux aficionados de gauche la fierté d'afficher et de défendre à la fois leur condition d'aficionado et de gens de gauche. D'autre part il s'agit de ne pas laisser le monopole de la défense de la corrida aux partis de droite contribuant ainsi à faire accroire qu'être aficionado c'est être de droite, idée non seulement inexacte mais qui pourrait se révéler mortifère pour le monde taurin.
On se bornera ici à rappeler que le Parti Communiste Espagnol a bénéficié pour se reconstituer dans la clandestinité des largesses financières de la famille Dominguin grâce aux cachets gagnés devant les toros par Luis Miguel et qu'Antonio Chenel "Antoñete", antifranquiste convaincu, a été un fidèle soutien d'Izquierda Unida.
Une des forces de la tauromachie a toujours été d'agréger autour d'elle toutes les classes sociales. Contre les totalitarismes politiques et moraux, il revient aux aficionados, quelque soit leur bord politique, de maintenir cette diversité. Dans cette optique, il est indispensable qu'il y ait dans chaque camp des défenseurs décomplexés de la cause taurine. En cela ce livre est précieux car il rétablit un équilibre nécessaire à la défense du monde des toros qui, ces derniers temps, avait été rompu.
PS : Eneko Anduezo n'est pas un inconnu pour les aficionados. Il avait publié il y a quelques années un livre sur Dolores Aguirre, Celle qui élevait des toros.
1 commentaire:
Pour paraphraser le grand gabin dans le président :" il y a aussi des poissons volants mais ils ne constituent pas la majorité du genre".
J'ai grand peur hélas que le mundillo anglué dans la tradition ne soit pas un modele de progressisme échevelé.
Dame !le campo est rude et la campagne est de droite souvent,je vois les ganaderos comme un écho des grands propriétaires d'antan.le temps ou le peone se levait tot pour une paye de fort peu.
Morante....j'en passe et des meilleures.
A lire pour y croire encore.bien que ma gauche ce soit fatiguée depuis déja longtemps.
Je pense à mon pere pleurant de joie un soir de mai 81.c'est loin tout ca.
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