La corrida de dimanche (après-midi) était annoncée comme étant de competencia. Je n'ai pas bien saisi quel en est le concept. Corrida de compétence ? de compétition ? de concurrence ? Il y avait six toros d'élevages différents provenant de ganaderias françaises. Leur ordre de sortie n'obéissant à aucun critère logique j'en conclus qu'il y eut un sorteo. Aucun prix n'était annoncé.
Côté homme, le mano a mano entre deux toreros connus pour leurs qualités de lidiador (Fernando Robleño et Octavio Chacon) était alléchant sur le papier mais leur tauromachie manquant de variété et la longueur languissante de leurs faenas ne contribua pas à l'animation de l'après-midi. La course souffrit également de la comparaison avec l'intérêt qu'avait suscité l'âpre combat des Yonnet le matin même. En outre les six toros français eurent un comportement uniforme et décaféiné. Sous le soleil retrouvé on s'ennuya donc raisonnablement, dans l'attente d'une action d'éclat (d'un toro ou d'un torero) qui ne vint pas.
Pour l'aspect positif il convient de signaler l'excellente présentation de tous les toros, des bichos aux formes harmonieuses et aux armures astifinas. Ils étaient porteur des espérances de ganaderias qui ont peu souvent l'occasion de faire lidier à ce niveau, on dira donc un mot de chacun, en les classant dans l'ordre décroissant de nos préférences.
Hors competencia, le Tardieu frères (Mas Thibert, nuñez, 2ème), joli petit colorado qui sortit diminué d'une vuelta de campana. Il fit preuve, malgré l'incident, de bravoure et de noblesse.
J'ai bien aimé le sérieux du Barcelo (Quissac, domecq, 6ème), magnifique de ligne, bien présent sous deux piques et pas facile à manœuvrer par la suite.
Après avoir été protesté pour être sorti ankylosé, l'astifino pensionnaire de Durand (Mas Thibert, domecq, 5ème) fit preuve de noblesse, en particulier sur la corne gauche que Robleño mit à profit pour donner quelques jolies naturelles.
Noblesse aussi pour le Jalabert (Arles, domecq, 4ème) qui surmonta ses problèmes de faiblesse de patte.
Annoncé d'origine Pinto Barreiro, le toro de Vieux Sulauze (Miramas, 3ème), propriété de la famille Fano, ressemblait de fait à ses cousins du matin. Il se réserva après deux bonnes piques.
Trois piques sans style pour le Giraud (Arles, domecq, 1er), bronco au troisième tiers.
Le banderillero Alberto Carrero fut pris lors d'une pose de banderilles au 4ème (cornada de 10 cm à la cuisse).
Des toros bien présentés, des tercios de pique qui ne sont pas négligés, un public sérieux et aficionado, de l'animation autour des arènes, la feria de la Crau m'a paru tout à fait recommandable. Bravo aux organisateurs.
1 commentaire:
Ne connaissant pas du tout cette feria, son bilan et sa "philosophie" de 2019 donnent envie de s'y rendre. Pourquoi pas en 2020 ? A voir.
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