mercredi 15 mars 2017
Un poème de Guy Goffette
ARTAUD (RÉRO)
à Jacques Réda
Si ce n'est pas lui, c'est son frère ou son sosie.
Lui-même s'interroge s'il rêve encore ou
s'il a touché le fond de cette comédie
que fut son long exil dans l'arène des fous.
On dirait que la foule alentour crie au faux,
qu'il pose pour la gloire et pour l'éternité,
alors qu'il est vraiment seul avec le taureau
et plus nu que son ombre au milieu de l'été
et ce que voient ses yeux au-delà du décor,
ce n'est peut-être rien que l'idée saugrenue
qui fige le présent et qui trompe la mort :
que le sang soit du vin, le sable une peau nue.
Guy GOFFETTE
(Sur une carte postale envoyée de Nerja, le 9 août 2014)
Extrait de Guy Goffette, Petits riens pour jours absolus, Gallimard, 2016
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