En allant voir, dans le cadre du festival du film d'histoire de Pessac, le très beau film malgache Tabataba de Raymond Rajaonarivelo (une subtile évocation de la révolte de 1947 contre les colons français) j'étais loin d'imaginer que j'allais découvrir, au cœur du film, une véritable scène taurine.
L'action se situe dans un village de l'Est. Les hommes ont pris les armes (fusils en bois, lances, coupe-coupe) et sont partis combattre les occupants français. Mais les nouvelles des combats ne sont pas bonnes et, pour conjurer le mauvais sort, le chef du village décide de sacrifier un zébu. Celui-ci, attaché à une longue corde parcourt les modestes rues du village comme dans les toros à la corde européens, puis les jeunes du village l'affrontent et le renversent en le prenant par les cornes (mancornar en castillan). Une habile ellipse évite la scène du sacrifice.
Cette séquence qui ne dure pas plus de cinq minutes a bien sûr excité ma curiosité et voici quelques informations trouvées sur la toile :
- Le malgache et son zébu, une relation jusque dans l'au-delà
- Tolon'omby, savika ou roaponolana, le sport malgache (avec video)
- Le Savika, la corrida de la brousse malgache
Où l'on découvre que la tauromachie malgache - basée sur le culte du zébu - est bien vivante avec parfois des ambiances évoquant pour nous celles de Pampelune (voir video).
Mais peut-être en saurons-nous un jour davantage grâce à Chulo qui a, si je ne m'abuse, de fortes attaches sentimentales avec Madagascar...
2 commentaires:
Si, en effet je connais le poids symbolique, intiatique, financier, religieux façon malgache et sacrificiel du zebu, je ne connaissais pas ces jeux.
sois bien sûr que je vais me renseigner cet été et si je peux ramener quelques pixels.
je sais que le vol de zébu est un "sport" national, après la palabre et la politique, et qu'il vaut mieux en certains endroits ou routes ne pas se risquer de nuit.
je me souviens maintenant qu'ayant fait l'andouille avec un zébu qui broutait en bord de route, mon ami mamy m'avait dit: "attention c'est dangereux". je l'interviewerai sur le sujet.
ceci dit, le zébu ou la possession d'un ou plusieurs zébu est une façon puissante de se démarquer de la misère.
lire la nouvelle de Nicolas Ancion dans "Brume" le dernier recueil du prix Hemingway. je crois me souvenir qu'elle s'appelle '' Zébumachie et vieux fauteuil en cuir''
J'ai pour ma part vu des savika en video au musée des cultures taurines à Nîmes lors de la dernière expo : vaca bruto.
Chulo, tu me déçois, faut que tu ailles voir ça la prochaine fois !
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