samedi 14 avril 2007

Toreros para la historia 3


La video est loin d'être le meilleur moyen pour rendre compte de ce qui s'est passé dans une arène car elle est impuissante à ressusciter l'émotion de l'instant. Parfois, quelques moments de grâce, le miracle d'un trincherazo d'El Pana cet hiver à Mexico, quelques véroniques de Morante de la Puebla. Mais la plupart du temps, un fatras de passes sans signification ou bien la déception de tous les défauts cruellement mis à jour.
Pourtant, les aficionados, consommateurs parmi les consommateurs, se précipitent sur les dvd; la télévision ou, sur la toile, les sites taurins nous abreuvent d'images qui nous empêchent d'imaginer le meilleur pour nous montrer le pire.
Il n'en reste pas moins vrai qu'en tant que témoignage sur le passé, les pellicules tournées à des époques que nous n'avons pas connues sont, pour l'aficionado, un grand sujet de curiosité et - au moins partiellement - un outil de connaissance. A ce titre, la série Toreros para la historia du Bilbaino Fernando Achucarro est exemplaire.
J'aime bien, au cours du vide de l'intersaison, et à dose homéopathique, voir ou revoir les films de cette série. D'emblée, le génial générique, avec ses toros braves, nous met dans une ambiance favorable. La musique nous prend aux tripes, avant de devenir, très vite, envahissante. La voix grave du commentaire, au timbre et à la diction caricaturalement espagnols, contribue aussi à créer cette atmosphère propice aux rêveries taurines hivernales. Et puis il y a ces images con solera. Dans le volume 3, la caste du Papa Negro -le père des Bienvenida- qui voudrait poser une paire de banderilles lors d'un festival madrilène donné en son hommage. La silhouette de Juan Belmonte au campo. El Gallo dans un café de Seville.
On en apprend également de belles. Nîmes, par exemple, semble déjà spécialisée dans l'évènement médiatique: réapparition de Juan Belmonte en 1934, en présence de Rafael "El Gallo", devant des toros insignifiants.
On est ému par l'élégance de Manuel Granero et par la ferveur populaire lors de ses funérailles à Valence.
On constate que la main gauche, à cette époque, est vraiment la main qui torée (Marcial Lalanda, Nicanor Villalta). A propos de l'Aragonais, on touche du doigt, en le voyant, à quel point le courage et la technique peuvent permettre à un torero de faire carrière malgré un physique particulièrement disgracieux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

la photographie, elle, permet d'imaginer l'avant et l'après,elle est finalement plus vivante.