mercredi 24 janvier 2024

Deux bibles (pour mieux connaître les élevages)

    Deux ouvrages récemment parus sont d'une grande utilité pour l'aficionado désireux de mieux se repérer à travers l'écheveau parfois inextricable que constitue l"ensemble des ganaderias de toros braves.
   Il y a tout d'abord l'annuaire officiel de l'UCTL, annuaire qui n'en est plus tout à fait un puisqu'il a fallu attendre cinq années avant de le voir réédité.
 

  On y trouve tous les renseignement officiels, tant administratifs qu'historiques, concernant les 344 ganaderias affiliées, dont 243 peuvent se prévaloir d'une ancienneté à Madrid.
   On y apprend aussi qu'entre 2012 et 2022, 23 ganaderias ont disparu. Mais il n'y en avait que 262 en 1990. La bulle taurine qui a sévi en Espagne entre 1990 et la crise financière de 2008 avait vu le nombre de ganaderias (comme celui des spectacles taurins) augmenter de manière totalement artificielle. La plupart n'étaient que des ganaderias de papier destinées à faciliter les héritages le moment venu. Pas sûr que les ganaderos y aient trouvé leur compte quand on sait que ceux-ci ont été obligés de brader l'an passé de nombreux fers devenus sans valeur.
   En feuilletant l'annuaire on se rend compte que s'y trouvent encore un nombre considérable de fers qui ne sont que des coquilles vides, c'est à dire qui ne possèdent plus aucune tête de bétail, et parmi eux de nombreux élevages au passé prestigieux. On sait qu'à l'inverse d'autres ont prospéré au point de devenir quasiment des élevages industriels.
 



   Les élevages de taureaux braves : genèse et évolution  de Bernard Carrère est une bible. En 200 pages, sans discours superflus, mais à l'aide d'une soixantaine de tableaux, l'auteur est parvenu à synthétiser l'histoire et l'évolution de tous les encastes et élevages depuis leur création jusqu'à aujourd'hui. Sa précieuse réussite a été de réunir sur chaque arbre généalogique, de manière très claire grâce à un subtil jeu de couleurs, les filiations liées à la fois aux fers, aux noms des élevages et aux origines. L'index très complet qui termine l'ouvrage permet de retrouver sans difficulté le tableau de l'élevage recherché.
   Bernard Carrère a accompli là un véritable travail de bénédictin, qui s'étale sur plusieurs années et pour lequel il a consulté un nombre considérable d'ouvrages. Si nous croyons que, porté par la passion qui l'habite, ce fut pour lui un plaisir, c'en est un aussi pour l'aficionado a los toros lorsqu'il le consulte. Le Carrère : une bénédiction !

Les élevages de taureaux braves - Genèse et évolution   de Bernard Carrère , Editions Passiflore , 2021 .

4 commentaires:

christian a dit…

j'aurais bien besoin de le lire, je crois ne pas avoir encore totalement saisi le concept d'encaste !!!
très jolie conférence de thomas thuries de terredetoros à ce sujet mardi dernier chez les socios de la fstf.
travail monumental ...mais toujours pas saisi tout a fait les encastes.
pierre si tu as une vison je la veux bien.

velonero a dit…

Il est vrai que le concept est assez flou et j'ignore quelle valeur scientifique il peut avoir.
D'autant que la plupart des meilleurs élevages proviennent d'un mélange d'origines diverses et variées.
Mais les aficionados prennent un malin plaisir à jouer avec ces origines, à comparer, à démêler ce qui peut l'être.
Et on pourrait dire que l'annuaire est la première pièce de ce jeu et le Carrère l'aboutissement.

christian a dit…

Comment je vois un encaste?
Un éleveur qui crée son propre "modele"de toro bravo et qui sait en conserver les caractéristiques sur 5,10,15 générations.la conservation de ces caractéristiques se trouvent encrées au fil des générations.
Ca va?..j'ai bon?

velonero a dit…

Oui, par exemple Cuadri sur une base de Santa Coloma mélangé à bien d'autres encastes dérivés de Vistahermosa.
Le site Terre de Toros est bien sûr lui aussi un joyau sur toutes ces questions.