samedi 1 août 2015

Azpeitia le cœur de l'aficion basque

   Les arènes d'Azpeitia sont nichées entre montagnes embrumées, édifices religieux et usines désaffectées.




































 
 On y garde la mémoire du banderillero José Ventura Laca tué en 1846. Avant l'arrastre du troisième toro, le public se lève, dans le ruedo même les mules se figent pendant que la musique joue un zortziko en l'honneur du modeste banderillero guipuzcoan. Moment d'émotion.



 

Lorsque l'on voit la composition des cartels et particulièrement le choix des ganaderias (Cuadri, Ana Romero et Pedraza de Yeltes pour cette année) on ne doute pas de la qualité de l'aficion locale. La corrida de ce 31 juillet sera passionnante de bout en bout. D'abord grâce aux toros. Les Cuadri sont d'un tamaño impressionnant, digne de n'importe quelle arène de première catégorie. Un bémol en revanche pour certaines armures abîmées. Porté par une caste évidente, leur volume ne les empêche pas d'aller toujours de l'avant. De fait tous, sauf le mauvais cinquième qui lorgne en permanence les verts pâturages qui surplombent les arènes, font preuve d'une des qualités qui a toujours été la force de la ganaderia : la noblesse. Noblesse pesante toutefois, qui nécessite de la part des toreros placement adéquat, choix des terrains approprié et temple. Ne pas confondre avec ces toros qui se font la faena tout seuls. Leur comportement face au cheval est plus mitigé. 10 piques sous lesquelles seuls le 1 et le 6 pousseront - par moments - con los cuartos traseros.
   Les matadors de leur côté ont le plus souvent essayé de donner le meilleur d'eux-mêmes. Ils en ont hélas payé le prix fort pour deux d'entre eux. Paulita, après une faena templée mais un peu marginale au premier (seul faible de patte de l'après-midi) recevra une cornada au cou lors de la mise à mort. On ne peut s'empêcher de penser que les molinetes spectaculaires mais brusques par lesquels il termina sa faena avaient montré la voie au toro.
   Perez Mota sera lui aussi pris lors de l'estocade au quatrième (cornada dans la cuisse). Il avait auparavant remarquablement toréé le 2, en particulier par naturelles. Une oreille.
   Sergio Serrano torée peu, très peu même. A ce jour sa réputation n'a pas dépassé le cercle des amis de sa ville natale, Albacete. Alors, combattre trois Cuadri de 600 kilos  dans l'après-midi, c'était en quelque sorte jour de fête pour lui. Il est resté sobre, modeste, essayant de faire les choses bien, n'y parvenant que rarement ... sauf au dernier, un bon Cuadri (annoncé à 680 kilo!) face auquel son courage, sa tête froide lui permirent de garder le sitio. Deux oreilles après une belle estocade qui tue instantanément.
   Je découvrais ce jour les arènes d'Azpeitia, une belle découverte, un lieu où l'on sent battre le cœur de l'aficion basque.
  

2 commentaires:

el Chulo a dit…

Tres che velonero, de retour de mada, je lis ton post. Même commentaire que pour florent, quelles belles aficions, la tienne jamais sectaire, ouverte, généreuse en fait car trèsb tolérante. bravo!

velonero a dit…

Merci Chulo, bientôt des nouvelles de mada sur ton blog, j'espère ...