lundi 8 septembre 2025

Bayonne samedi 30 août 2025 (Thierry Wagniart)

 
Bayonne samedi 30 août 2025. Une grosse demi-arène pour une corrida annoncée la « corrida des promesses ». Les absents ont eu tort. Corrida de Toros y Toreros. Les taureaux d’ Arauz de Robles et les cinq Toreros du jour ont remis l’église au milieu du village. 6 taureaux magnifiquement carrossés, encastés, braves, nobles, cherchant la bagarre pour certains d’entre eux… Attention ! Pour tous les taureaux, il fallait présenter ses papiers en ordre ! Corrida un peu à l’ancienne, dure et noble, pas plus de 25-30 passes, qu’il fallait s’appliquer à lidier correctement. Mis à part le cadeau du jour offert ( gracieusement ?) à Molina, un « morucho de categoría » inintéressant au possible et tellement différent de ses frangins à tous les niveaux, les cinq autres nous ont offert une course soutenue, une vraie corrida de taureaux, le type même de corrida qui booste un peu plus votre Afición a los toros.

Lorsqu’on entend dire qu’il n’y a plus de Toreros…ça me fait doucement marrer.
Hier on a vu cinq bons voir très bons toreros. Des toreros qui n’ont pas beaucoup de contrats, mais qui ont démontré qu’il était temps pour les organisateurs français (et espagnols ) de passer à autre chose, de laisser les figuras et leurs taureaux à trois balles au bord de la route… Le changement ! C’est maintenant ! Oui ! Aussi…
Juan de Castilla de Medellin est hors norme. Il se donne à chaque course, il ne lâche rien. Un cœur et des « huevos » énormes. Hier il a payé le prix fort et est passé au bord de la catastrophe. Cornada très dure… mais de cela on ne s’ est rendu compte qu’une fois que l’épée entière a foudroyé le dénommé « Chinchón ». Grosse oreille que la cuadrilla emmène à l’infirmerie où l’on stabilise le Colombien.
Le Sévillan Rafael Serna a beaucoup plu. « Labrador « est exigeant, il s’emploie bravement au cheval. Le torero s’applique et monte une jolie faena des deux côtés, la muleta est solide. Moins à l’aise avec les aciers, malheureusement pour lui…
Le torero français du jour, Dorian Canton, a réalisé une excellente première partie de lidia. Bien au capote, accompagnant joliment avec des chicuelinas marchés « Especial » au cheval. Début de faena très autoritaire par le bas. Le taureau a du moteur, Le Français le guide remarquablement dans de bonnes séries de derechazos. Les choses se gâtent par la suite, « Especial » est attiré par les planches. Échec avec l’épée. Dommage.
Le torero d’Albacete, José Fernando Molina m’a déçu. « Lotero » était le taureau de la tarde. C’est celui qui a duré le plus longtemps, avec certes, ses exigences, mais c’était un taureau de triomphe. Molina a tenu sa muleta du bout du « palo », toréant sur le passage, superficiel…décevant… Le public a pourtant voté pour lui, et lui a offert le 6ème taureau. Comme quoi la quantité compte plus que la qualité…
Un qui a toréé de verdad, et avec profondeur, c’est Victor Hernandez. Malgré le fait qu’il ait affronté un taureau auquel il manquait beaucoup de choses et un peu d’essence dans le moteur, le torero madrilène nous a offert les passes de la soirée. Deux séries de naturelles, le torero placé de trois quart, les pieds comme soudés au sol, le poignet et la ceinture faisant le reste. Un ami « muy aficionado » l’a comparé sur le coup à José Tomas. Le garçon n’est pas à son coup d’essai, le mundillo et les aficionados surveillant ses faits et gestes. Prometteur.
Alors que l’on attendait le Sévillan Rafael Serna pour le « regalo » de la tarde, le peuple et la présidence de la corrida ont choisi José Fernando Molina. Je pense que le garçon ne s’attendait pas affronter ce taureau…qui était un cadeau empoisonné ( voir plus haut ). De plus , il lui mettra un méchant coup de tronche de bagarreur alors qu’il lui portait le descabello…direction infirmerie !
Les trois toreros valides traversent la Plaza sous une belle ovation. Merci à eux, au ganadero et aux organisateurs de cette course unique qui commence à prendre sa place dans le calendrier taurin français.
Une corrida avec des valeurs, comme on aimerait en voir plus souvent.

Thierry Wagniart

 


 

 

Aucun commentaire: