Lorsqu’on entend dire qu’il n’y a plus de Toreros…ça me fait doucement marrer.
Hier on a vu cinq bons voir très bons toreros. Des toreros qui n’ont pas
beaucoup de contrats, mais qui ont démontré qu’il était temps pour les
organisateurs français (et espagnols ) de passer à autre chose, de laisser les
figuras et leurs taureaux à trois balles au bord de la route… Le changement !
C’est maintenant ! Oui ! Aussi…
Juan de Castilla de Medellin est hors norme. Il se donne à chaque
course, il ne lâche rien. Un cœur et des « huevos » énormes. Hier il a
payé le prix fort et est passé au bord de la catastrophe. Cornada très dure… mais
de cela on ne s’ est rendu compte qu’une fois que l’épée entière a foudroyé le
dénommé « Chinchón ». Grosse oreille que la cuadrilla emmène à l’infirmerie où
l’on stabilise le Colombien.
Le Sévillan Rafael Serna a beaucoup plu. « Labrador « est exigeant, il
s’emploie bravement au cheval. Le torero s’applique et monte une jolie faena
des deux côtés, la muleta est solide. Moins à l’aise avec les aciers,
malheureusement pour lui…
Le torero français du jour, Dorian Canton, a réalisé une excellente
première partie de lidia. Bien au capote, accompagnant joliment avec des
chicuelinas marchés « Especial » au cheval. Début de faena très autoritaire par
le bas. Le taureau a du moteur, Le Français le guide remarquablement dans de
bonnes séries de derechazos. Les choses se gâtent par la suite, « Especial »
est attiré par les planches. Échec avec l’épée. Dommage.
Le torero d’Albacete, José Fernando Molina m’a déçu. « Lotero » était le
taureau de la tarde. C’est celui qui a duré le plus longtemps, avec
certes, ses exigences, mais c’était un taureau de triomphe. Molina a tenu sa
muleta du bout du « palo », toréant sur le passage, superficiel…décevant… Le
public a pourtant voté pour lui, et lui a offert le 6ème taureau. Comme quoi la
quantité compte plus que la qualité…
Un qui a toréé de verdad, et avec profondeur, c’est Victor Hernandez.
Malgré le fait qu’il ait affronté un taureau auquel il manquait beaucoup de
choses et un peu d’essence dans le moteur, le torero madrilène nous a offert
les passes de la soirée. Deux séries de naturelles, le torero placé de trois
quart, les pieds comme soudés au sol, le poignet et la ceinture faisant le
reste. Un ami « muy aficionado » l’a comparé sur le coup à José Tomas. Le
garçon n’est pas à son coup d’essai, le mundillo et les aficionados surveillant
ses faits et gestes. Prometteur.
Alors que l’on attendait le Sévillan Rafael Serna pour le « regalo » de la
tarde, le peuple et la présidence de la corrida ont choisi José Fernando
Molina. Je pense que le garçon ne s’attendait pas affronter ce taureau…qui
était un cadeau empoisonné ( voir plus haut ). De plus , il lui mettra un
méchant coup de tronche de bagarreur alors qu’il lui portait le
descabello…direction infirmerie !
Les trois toreros valides traversent la Plaza sous une belle ovation. Merci à
eux, au ganadero et aux organisateurs de cette course unique qui commence à
prendre sa place dans le calendrier taurin français.
Une corrida avec des valeurs, comme on aimerait en voir plus souvent.
Thierry Wagniart
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