mardi 10 juin 2025

Vic 2025 : une feria médiocre

    Cette feria 2025, malgré quelques bons moments, ne restera pas comme un bon cru. Elle laisse davantage de regrets que de satisfactions. Et pourtant l'élément toro sur lequel elle est basée n'a en général pas déçu, les déceptions sont venues des acteurs à pied et à cheval. D'abord des piqueros dont beaucoup sont d'une telle incompétence qu'ils n'ont rien à faire sur un cheval dans une arène. Si l'on parvenait à réduire les cuadrillas à un seul picador cela éliminerait la partie la plus incompétente de la profession et permettrait à ceux qui restent de mieux gagner leur vie. En attendant, il parait souhaitable que les organisateurs fassent en sorte que les meilleurs professionnels soient présent lors du rendez-vous vicois. La qualité des picadors est un élément primordial dans la réussite d'une feria toriste.
   Heureusement, de leur côté, les banderilleros ont fait preuve le plus souvent d'une compétence remarquable.
   Du côté des maestros, les déceptions ont été nombreuses et les hasards malheureux. Ainsi Sanchez Vara et Fernando Robleño, vieux guerriers rendus prudents par le temps qui passe, sont restés très en-dessous du bon sorteo qui leur fut réservé pendant que des toreros bien plus motivés ont été mal servis. Enfin, le dernier jour, dans une après-midi où sont sortis cinq bons toros sur six, Morenito de Aranda a montré ses limites. 
 
 
 

    Les novillos de Prieto de la Cal, tous de belle prestance, ont fait preuve de mobilité et sont bien venus, de loin, à l'appel du piquero. Au troisième tiers ils demandent des faenas courtes. Face à eux, seul Jesus de la Calzada montra un bagage et un courage suffisant mais il fut à la peine à l'heure de vérité. 
 
 
 

   Le lot de Saltillo, bien fait mais inégal de volume (le petit cinquième déparait), me fit penser aux bons lots de Joaquin Buendía que l'on voyait il y a maintenant quelques décennies face aux figures. Aujourd'hui, c'est à Sanchez Vara que le sort attribua deux bons toros, braves et nobles. Il resta très en dessous des possibilités offertes, toréant avec fluidité mais distanciation manzanaréenne (vuelta). Gomez del Pilar, très mal servi, resta inédit et Luis Gerpe toréa avec goût le noble mais court de charge sixième (vuelta).
    
   Les toros de Dolores Aguirre, aux armures affûtées, évoluèrent, comme on en a l'habitude, entre bravoure et mansedumbre. Avec mention pour la bravoure féroce face au cheval de Cigarrero, le troisième. Mais, après quelques bonnes séries de Juan de Castilla, dont la première à genou au centre du ruedo, le toro perdit soudain toute énergie et se coucha. Consternation sur les étagères et chez le torero. On accusa la quatrième pique, bien que celle-ci fût mesurée. La première, longue et brutale, longtemps poussée le cheval acculé aux planches, avait peut-être fait plus de dégâts. Le sort attribua à Fernando Robleño les deux toros les plus aptes à faena dont le noble et de bon parcours premier mais le maestro, en tournée d'adieu après vingt-cinq ans de bons et loyaux services dont une corrida-concours épique en ce même ruedo en 2004, resta sur une prudente réserve. Damian Castaño se coltina de son côté les deux super mansos de l'après-midi. 
 
 
 


 

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