Encore une feria médiocre, plombée par les corridas toreristes (décidément dans ce domaine les Montois n'y arrivent pas), sauvée en partie par les deux courses d'origine Albaserrada (Escolar Gil et Victorino) et le premier jour par un grand torero (Daniel Luque).
Mercredi
L'extraterrestre
Pour le retour des Fuente Ymbro dans le Sud Ouest on attendait mieux. Le lot est joli, astifino (sauf le 3 vite escobillé) mais il manque de densité physique. Il manque surtout de poder et d'une pointe de caste qui auraient permis de transcender l'indéniable fond de bravoure et de noblesse que possédaient les toros.
Daniel Luque écrase la concurrence. Son insolente domination hypnotise ses deux adversaires qui, dès les premières passes, sont transformés en parfaits collaborateurs. Pouvoir de l'aguante et du temple. Il tente parfois des choses biscornues qui pourraient friser le ridicule. Mais non! Tout est réalisé dans un tempo parfait, avec une fluidité venue d'on ne sait où. Daniel Luque est-il un extraterrestre? On imagine la gamberge de ses collègues dans le callejon : que vais-je pouvoir proposer après ça? De fait Borja Jimenez est passé inaperçu à ses deux toros tout comme Morenito de Aranda à son second. Celui-ci a, en revanche, montré son pundonor à son difficile premier par une belle réception de cape (larga a porta gayola comprise) et une exposition maximale dans des naturelles risquées face à un adversaire retors sur les deux cornes.
Jeudi
Un moment fort, un bon toro
Quatrième toro de Santiago Domecq, Cautivo, cinqueño. Un toro brave. Grande première pique (Angel Rivas) avec poussée jusqu'aux tablas. À la deuxième pique il s'emploie moins, puis toro fixe et noble qui va un peu a menos. Le moment fort arrive avec les quites. D'abord Emilio de Justo par chicuelinas et tafalleras puis Miguel Angel Perera, piqué, par gaoneras millimétrées, sans reprise de terrain et final par larga souveraine (ovation énorme). Belle faena de Perera, à la Perera, avec beaucoup d'aguante et de verticalité. Entière. Deux oreilles, vuelta al ruedo au toro.
Pour le reste, un lot de peu d'intérêt, avec certaines cornes douteuses.
Emilio de Justo m'a fait de la peine. La volonté est là mais les fins de séries sont embrouillées, les faenas se diluent, les estocades sont ratées. Sans doute a-t-il besoin d'une opposition plus conséquente que les médiocres toros qui lui furent proposés ce soir.
Avec son air de lycéen voulant bien faire, Tristan Barroso inspire la bienveillance. On soulignera donc quelques beaux passages à gauche à son premier dont l'insignifiance était idéale pour un débutant. Oreille après entière. Et on oubliera le fatras de passes sans queue ni tête données au dernier dont le manque de fixité constituait un problème qui dépassait les capacités actuelles du tout jeune matador.
Une question : jeune pousse ou matador chevronné, qui osera les faenas courtes ?
Deux photos de Tristan Barroso à la cape
à suivre
Concernant Luque, il n’a visiblement pas convaincu l’aficion torista du jour. Je ne peux résister au plaisir de publier les propos de l’Escalier 6 sur sa prestation Montoise et qui lui correspondent si bien :
RépondreSupprimer« Daniel Luque toréa en rond et sur le passage le noble 2eme. Adornos grand public de clôture. Épée desprendida d’effet immédiat (grand public). 2 oreilles (très grand public). A l’aise encore avec le 4 ; le travail n’en demeure pas moins superficiel et fait de recours pour « faire monter (un peu) la sauce ». Ça triche à bloc quoi. Pinchazo sur le haut. 5 descabellos directs (dans l’indifférence générale ?!). Ovation des gogos (et de tous les candidats aux prochaines municipales. ; quelle bande de nazes). Salut. Ils doivent bien se marrer dans la camionnette en rentrant ».
Ce qui est dommage, c'est le mépris exprimé pour tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Cela explique peut-être qu'ils restent si désespérément isolés.
SupprimerJ'ai trouvé la critique (défavorable aussi) de Pierre Vidal dans Toros Si bien plus respectueuse.
Il n'en reste pas moins que Luque est un escroc, et je ne parle même pas des luquesinas/chiffonnade la plupart du temps. Quant au tour de piste posthume de son toro!!!!! Qui était le guignol à la présidence? Ah oui, celui qui sort le mouchoir orange à Dax (sauf l'an dernier).
RépondreSupprimerBeñat
Il est escroc pour ceux qui le trouvent escroc, personnellement je le nommerais plutôt magicien.
Supprimerescroc ou pas il est malin...si la vuelta du Toro est totalement injustifiée et aberrante il en est à l'origine , c'est lui qui en fait la dde ! ce que je trouve totalement déplacé de sa part ...mais il est coutumier du fait
SupprimerOu est l'irrespect de dénoncer une faena jugée vulgaire et l'incompétence d'un public de plage, prêt à gober n'importe quoi pourvu qu'il y ait des oreilles ? Je n'en vois nulle trace. Au contraire, comme l'Anda en son temps, l'escalier 6 est une bouffée d'oxygène dans la tauromachie et fait un travail remarquable. Isolé, l'escalier 6 ? Je te suggère de faire un tour sur facebook et de regarder la liste des 2300 personnes qui les suivent. . Evidemment, on peut préférer la Peña Chut Chut, pour reprendre l'expression de André Marc Dubos dans Tendido. C'est un choix différent.
RépondreSupprimerQuant à l'irrespect, que devrions nous dire, nous aficionados torista, puisque nous le subissons à longueur d'année, par des André Viard et par un Pierre Albert Blain qui utilise les ondes du service public pour nous couvrir régulièrement d'insultes en nous traitant entre autres de pisses-vinaigre.
Pour finir sur Luque, le terme d'escroc utilisé par Beñat est tout à fait adéquat pour ce personnage, dont, à ses débuts, le défunt père demandait à ce que ses toros aille faire un tour chez le coiffeur. Comme quoi...
Les aficionados toristes passent pour des pisse-vinaigres par rapport aux aficionados toreristes et les aficionados en général par rapport au grand public. Ce n'est pas bien grave, d'autant qu'en fait ça peut être un grand plaisir de penser que l'on a raison, seul, face à la masse des "imbéciles".
SupprimerBien dit pierre!
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