mercredi 25 janvier 2017

L' Arte de Manolete

   Avec son corps décharné, son visage sec et triste, son toreo ascétique, Manolete a toujours été pour les aficionados français l'incarnation de l'Espagne franquiste de l'après-guerre civile. Le documentaire diffusé sur la chaine de télévision Arte a le mérite de remettre en cause cette vision un peu trop réductrice.
   Au Mexique, le torero est accueilli avec ferveur par les milliers de réfugiés politiques républicains. Il va même jusqu'à nouer des relations avec Indalecio Prieto, ancien ministre d'importance du gouvernement républicain et chef en exil du PSOE. Quand on sait avec quel acharnement féroce les franquistes ont, longtemps après leur victoire, poursuivi leurs adversaires, on mesure à quel point le courage du matador ne s'exprimait pas seulement devant les toros.
   Plus tard, pour se soustraire aux pesanteurs de la bigoterie espagnole choquée par son idylle avec l'actrice Lupe Sino, c'est encore au Mexique qu'il trouvera un havre de paix. Le 28 août 1947, à Linares, Islero de Miura mettra fin à la vie de celui dont la sérénité stoïque relevait sans doute bien plus de la mystique espagnole (et cordouane) que de la raideur franquiste.

Manolete, un torero en guerre
Les oubliés de l'histoire, série documentaire de Jacques Malaterre, 2016
à voir sur Arte

Manolete sur L'œil contraire : Brindis à Manolete (6 mai 2008)
                                             A propos de Manolete (20 avril 2010)






















Barcelone 1944 Manolete toréant un toro de Miura
Face à la photo de cette extraordinaire naturelle je me demande s'il ne faudrait pas aussi réévaluer le toreo du Cordouan, trop souvent vilipendé par les critiques taurins français, en particulier Tio Pepe (qui ne l'avait pourtant jamais vu toréer).

lundi 16 janvier 2017

Anniversaire

   Déjà dix ans d' Œil contraire. Pour un blog l'âge de la sénilité. D'autant que sont apparus ces dernières années des modes de communications encore plus rapides, encore plus superficiels, encore plus narcissiques. Mais bon, cahin-caha, je continue ...   pour une raison très simple et très suffisante c'est que je prends du plaisir à le faire. Bien sûr l'exercice a ses pesanteurs et ses difficultés. L'angoisse de la page blanche frappe aussi le modeste blogueur et les atermoiements pour pondre vingt misérables lignes ont leur côté grotesque. Mais cela est indéniablement constitutif du charme de l'écriture. Au passage je note que L'œil contraire rentre dans la catégorie des blogs purement tartempionesques. Je m'explique. Il y a les blogs qui sont le prolongement de l'activité professionnelle de leur auteur qu'il soit journaliste, écrivain ou encore marchand. Et il y a les blogs qui offrent à chacun une possibilité, autrefois impensable, de prendre la parole sans être obligé de montrer ses papiers ou de faire partie d'un quelconque sérail. Chacun c'est monsieur Tout-le-Monde, c'est Tartempion, c'est moi, c'est vous ... Ce fut, il y a plus de dix ans maintenant, une petite révolution.
   Aujourd'hui, le paysage de la blogosphère taurine française est aussi morne qu'une plaine dans la grisaille de l'hiver. Quelques grands anciens (bon pied, bon œil) subsistent, mais beaucoup ont arrêté (provisoirement ?) et aucune nouvelle voix ne se profile à l'horizon.
   Raison de plus pour continuer.


Les deux premiers posts de L'œil contraire :  jeudi 4 janvier 2007
                                                                    vendredi 5 janvier 2007

Mais un regard (déterminé et confiant) vers l'avenir s'impose :






















photo tirée du site de l'UCTL

dimanche 1 janvier 2017

Bonne Année 2017 Feliz Año Nuevo
















Pour que sortent en 2017 beaucoup de toros con casta ...

Ici un novillo de Saltillo, le 15 août dernier à Roquefort.
photo Laurent Bernède