dimanche 16 octobre 2016

Hoyo de la Gitana : histoire


Hoyo de la Gitana fait partie des fers appartenant à la famille Pérez-Tabernero qui est avec les Galache et les Cobaleda l'une des grandes familles ganaderas (de bravo) du Campo Charro. Entre les différents prénoms, les différents encastes élevés, les héritages, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver et on peut parfois avoir l'impression de tourner en rond. J'ai essayé d'établir la filiation de Hoyo de la Gitana en 4 étapes plus un bonus.

1- Tout commence avec Fernandez Pérez Tabernero (1847-1909), le père créateur. Il achète du bétail au duc de Veragua qu'il croise avec un semental de Miura. En 1895 il acquiert l'ancienneté à Madrid. Mais en 1920 Graciliano Pérez-Tabernero Sanchón, le fils aîné se défait des toros dont il a hérité de son père. Il reconstitue la ganaderia avec  vaches et  toros achetés au comte de Santa Coloma.
fer de Fernando Pérez Tabernero, puis Graciliano Pérez-Tabernero, aujourd'hui à Palomo Linares


2- Devant le succès de Graciliano, son frère cadet Alipio refonde sa propre ganaderia, issue de l'héritage paternel, avec les santacolomas de Graciliano.
fer d'Alipio Pérez-Tabernero


3- En 1958 Ignacio Pérez-Tabernero Sánchez, l'un des fils d'Alipio, reçoit une partie de l'élevage de son père. Il maintient l'origine Graciliano qu'il "rafraichit" durant les années soixante avec des sementals de Joaquin Buendía. 
 fer d'Ignacio Pérez-Tabernero


4- A la mort d'Ignacio en 1992, ses fils maintiennent la ganaderia en restant fidèles à l'origine santacoloma. A partir de 2000 ils décident d'annoncer la ganaderia sous le nom Hoyo de la Gitana.
fer de Hoyo de la Gitana


   Pour résumer, l'élevage Hoyo de la Gitana est actuellement la propriété de Ignacio, Joaquin et Fernando Pérez-Tabernero Silos, fils de Ignacio Pérez-Tabernero Sánchez, petits-fils de Alipio Pérez-Tabernero Sanchón, arrière-petits-fils de Fernando Pérez Tabernero créateur de la saga en 1884.
   On notera au passage que l'usage du trait d'union entre Pérez et Tabernero a permis de réunir les deux apellidos en un seul et a ainsi évité la disparition du nom Tabernero qui, sans ce subterfuge, aurait dû laisser la place au nom de l'épouse dès la deuxième génération. Ainsi les trois frères propriétaires de l'élevage sont des Pérez-Tabernero par leur père et des Silos par leur mère.


 NB Mais comme rien n'est simple dans le monde des toros, le nom Hoyo de la Gitana (le trou de la gitane) qui est le nom d'un des lieux de la finca, avait été utilisé par Alipio Pérez-Tabernero lorsqu'il créa en 1939 un élevage (de même origine Graciliano) afin de faciliter sa succession. Mais après que Cucharero eut tué José Falcon le 11 août 1974 dans les arènes de Barcelone, son fils Fernando, qui avait hérité de l'élevage, décida de l'appeler désormais Pilar Población del Castillo.
fer de Pilar Población del Castillo


Pour en savoir plus :
   - le site internet de la ganaderia
   - Terre de Toros
   - El Chofre : Pérez-Tabernero, un apellido de légende

 


dimanche 9 octobre 2016

Retour en photos sur la corrida montoise de Victorino

Un nouveau venu sur le sable de nos ruedos : Emilio de Justo (alternative en 2007 à Cáceres)




















Alberto Lamelas, pour une fois, eut droit à une douceur

















Geste de Baptiste Bordes, 6 écarts aux victorinos
















Satisfaction
















Les photos sont de Laurent Bernède.
Bientôt un lien vers son travail.

jeudi 6 octobre 2016

Quelques photos du championnat de France des écarteurs 2016

Sur cette photo, un élément incongru

















Bel élan d'Etienne Grenet au-dessus de Shakira (Dargelos)

















Etranges positions















Thomas Marty, la solitude de l'écarteur


















Bel écart à Andalouse (Deyris)






















Intérieur avec touche sur Mestalla (Deyris)






















Photos Velonero

mardi 4 octobre 2016

Loïc Lapoudge retrouve le titre

















   Depuis son dernier titre en 2008, Loïc Lapoudge avait souvent échoué de peu. Le voici à nouveau champion de France des écarteurs après un beau duel avec Thomas Marty, arbitré au final par la corne d'or Ibiza (Deyris).
   Après la magnifique sortie d'Amandine (Dargelos), avant-dernière coursière, Thomas Marty possède quatre points d'avance sur Loïc Lapoudge mais il aura le désavantage de débuter face à Ibiza alors que Lapoudge passe en dernier. Il est contré sur son premier écart sortie de loge puis, jouant le tout pour le tout, se fait catapulter sur une tentative d'intérieur. C'en est fini de ses chances, d'autant que Loïc Lapoudge en termine par deux tourniquets réussis. Bravo aux deux béarnais pour ce final à émotion. Loïc Lapoudge recueille les fruits de l'expérience et de la sagesse. Pour Thomas Marty il faudra attendre encore, mais chaque année qui passe le voit s'approcher un peu plus du titre.

   On regrettera que le concours n'ait  vraiment commencé qu'à partir de Fidelia (Dargelos), huitième vache de l'après-midi. En effet, le nouveau règlement, qui prévoyait l'élimination de deux compétiteurs d'un coup à l'issue précisément  de la huitième vache, paralysa les ambitions. Jusqu'à Fidelia, chaque écarteur évita une prise de risque excessive par peur, en cas de chute, de ne pouvoir rattraper son handicap. La première mouture du nouveau règlement - un seul éliminé après quatre vaches, un autre après la huitième - aurait peut-être évité cela.
   Chez les sauteurs, belle victoire de Fabien Napias qui avait du feu dans les jambes.
   On notera que la logique de la temporada a été respectée puisque les deux vainqueurs de l'escalot sont champions de France.

Les résultats
Écarteurs
1- LoïcLapoudge 150 p.
2- Thomas Marty 142 p.
3- Cyril Dunouau  136 p.
4- Gaëtan Labaste 134 p.
5- Louis Navarro
6- Alexandre Duthen

Sauteurs
1- Fabien Napias 82 p.
2- Etienne Grenet 76 p.
3- Louis Ansolabéhère 75p.
4- David Laplace  70 p.






















Bel écart intérieur de Lapoudge à Andalouse (Deyris)
photos Velonero

lundi 3 octobre 2016

Une corrida de toros

   Cette corrida de Victorino Martin lidiée à Mont de Marsan le samedi 1er octobre pourrait servir de corrida-étalon. Un bon exemple de ce que doit être une corrida de toros : brave, encastée, avec de la présence au premier tiers (14 piques), de comportement varié avec quelques toros durs, un pastueño, certains qui vont a mas, d'autres a menos. Une corrida qui demande un toreo sérieux et qui captive le public par l'émotion qu'elle transmet.
   Une corrida normale, en somme, qui marque une moyenne. Au-dessus, on serait dans l'excellence. Au-dessous, dans l'insuffisance. C'est hélas la deuxième occurrence que l'on rencontre le plus souvent dans une arène. Des toros faibles, décastés, mansos, sosos, innocents. Toros du banal, du quotidien tristounet, du "il ne se passe rien ou si peu". Tout le contraire de ce que l'on attend d'une corrida de toros.
   Merci donc aux Victorino Martin pour ce lot exemplaire. Une corrida de toros, tout simplement.

   Sans ambition particulière si ce n'est celle d'arriver à bon port à Madrid le lendemain, El Cid actua avec la sérénité et la facilité (sauf à l'épée) que donne l'expérience.
   Étonnant cet Emilio de Justo (bravo au passage aux Orthéziens pour l'avoir, les premiers, tiré de l'anonymat) qui donna à son premier des muletazos d'une grande profondeur, avec parfois ce temple qui donne l'impression de ralentir la charge des toros. Ce sera un plaisir de le revoir l'an prochain ...
   Pour un torero comme Alberto Lamelas, habitué aux confrontations avec miuras et autres dolores aguirre de mala leche, se retrouver face à un toro aussi pastueño que l'était Papelero, le sixième victorino du jour, est une épreuve qui peut s'avérer tout aussi redoutable. Il s'en tira avec honneur, arrivant parfois - comme dans un rêve - à profiter de cette corne gauche au parcours d'une longueur et d'une douceur extrême. Les modestes ont aussi droit à leur part de gâteau lorsqu'il se présente.
   Et je garde pour la bonne bouche les six écarts magistraux qu'accomplit l'écarteur landais Baptiste Bordes, un à chaque toro. Un grand moment d'émotion pour lui et pour le public.





Emilio de Justo : oreilles et matole (photo Laurent Bernède)