dimanche 21 juin 2015

Corrida de La Brède : mais où est donc passé Lopez Simon?

Samedi 20 juin 2015
6 toros de Pedres (6 piques) pour Eugenio de Mora (silence et silence), Curro Diaz (1 oreille, 2 oreilles) et Juan Leal (saluts, 2 oreilles).

   Rien dans la presse, rien sur internet, pas d'affiche à la taquilla ni sur la porte des arènes. La surprise est donc totale lorsque, assis sur les gradins et parcourant la feuille de sorteo distribuée par un placier, je vois le nom d' Eugenio de MORA en lieu et place de celui de Lopez Simon. Mais où est donc passé Lopez Simon?
  Le remplaçant, il est vrai mal servi, joua parfaitement le rôle du fantôme de l'absent (silence et silence).
   Curro DIAZ fut en revanche the right man in the right place. Conjuguant élégance torera et desmayo, le styliste de Linares eut tout au long de ses deux faenas des gestes magnifiques. Son toreo, toujours précis, épuré, était parfaitement adapté à la noblesse de ses vis à vis. Le premier, plus vif, tutoya parfois sa muleta; il sut toréer sans l'obliger son second, un réserve burraco du même élevage, qui n'aurait pas supporté un toreo plus engagé. On regrettera simplement ses estocades desprendidas.
   Face au 3, un caniche écorné, Juan LEAL torchonna quelques aller-retours sans intérêt. Guère mieux face au dernier, le meilleur toro de l'après-midi, mais sa jeunesse souriante, un final encimiste comme il les affectionne et une excellente estocade au second essai lui valurent deux oreilles.
   Les toros de PEDRES correctement présentés, sauf le 3, laid et sans cornes, imprésentable même dans une portative. Faibles, nobles, de peu de caste; le 2 et le 6 un ton au-dessus.

PS   Réponse à la question : que l'on se rassure Lopez Simon n'est ni blessé, ni malade, il se porte même à merveille. Pourtant annoncé ici dès avant ses triomphes madrilènes, ce qui lui a laissé du temps pour préparer son itinéraire, il a tout simplement confondu le chemin de La Brède avec celui d'Istres, où il remplaçait José Maria Manzanares dimanche matin (Internet m'apprend qu'il y a même indulté un "toro" de Zalduendo). Voilà qui témoigne de bien peu d'égard envers ceux qui lui avaient fait confiance lorsque sa situation n'était pas aussi florissante qu'aujourd'hui. Muy mal torero!
  

mardi 16 juin 2015

Flor de Jara

















La flor de jara c'est la fleur de ciste. Carlos Aragon Cancela qui a racheté à Javier Buendía la ganaderia Bucaré (origine santa coloma issue directement du partage des Joaquin Buendía) a choisi ce nom parce qu'au printemps, les contreforts de la sierra de Guadarrama, près de Colmenar Viejo, sont couverts de cistes en fleur dont la couleur rappelle le pelage cárdeno claro qui domine dans l'élevage.
   S'il est poète - et le paysage idyllique dans lequel grandissent ses toros incite à l'être - le ganadero est aussi revendicatif. Il regrette que les figuras d'aujourd'hui imposent systématiquement les toros d'origine domecq au détriment des autres encastes. Il estime que cela produit une uniformisation de la fiesta et que le public se lasse de savoir à l'avance ce qui va se passer dans l'arène. Il pense que les encastes aujourd'hui marginalisés, tels que le sien, permettraient de rompre cette uniformisation, ce qui attirerait davantage de public aux arènes.
   L'an dernier l'élevage a fait lidier, essentiellement en Castille, 19 novillos et une cinquantaine d'erales. Au cours de la présente temporada deux novilladas piquées devraient être combattues dont une à Villaseca de la Segra. Si tout se déroule comme prévu, on pourrait revoir en 2016 des toros (cinqueños) de Flor de Jara dans d'importantes arènes françaises et espagnoles.
   En France l'élevage s'est surtout illustré à Vic Fezensac : excellente novillada en 2009, conclue par un tour de piste du mayoral; Generoso vainqueur de la corrida-concours de 2011; brave corrida enfin en 2012 avec une vuelta à Rabinegro, second de la tarde. Depuis, de ce côté-ci des Pyrénées, les sorties de l'élevage ont été discrètes. Alors en 2016, peut-être...

















 Generoso vainqueur de la corrida-concours vicoise en 2011



















Les cuatreños devraient connaitre un printemps de plus. L'éleveur justifie les fundas par le fait que l'encaste santa coloma produit des animaux aux cornes peu développées et qu'une trop grande usure les empêcherait de paraitre dans des plazas importantes.



















Un semental avec son lot de vaches. Pour avoir un plus grand nombre de familles et éviter ainsi la consanguinité Carlos Aragon Cancela utilise un grand nombre de sementals (plus d'une quinzaine).


photos Velonero